15 août 2012

Préparatifs

Bien que le soleil brille et que le vent brûlant assèche la terre, je ne sais quel hiver se prépare. Je n'ai pas le goût à écrire, ni à rien faire, en somme.
Le travail obligé n'est qu'un simulacre d'action, sans consistance. Les relations sociales bien qu'espacées dévorent une énergie qui est à peine suffisante pour ce qui importe : dormir, rêver.
Rien à dire. Retour à l’œuvre au noir, sous le cône d'ombre. Dans l'obscurité se dissolvent les façades périmées.

Partout le pire se prépare, sous un masque de moins en moins radieux. Partout résonne le triomphe des pourris, leur mainmise sur le monde, partout éclate leur joie, comme d'immondes fleurs vénéneuses et purulentes pour un printemps de sang.

Lisons Anne Catherine Emmerich décrivant en 1820 l'église de l'Antéchrist :

« Tout y est foncièrement mauvais ; c'est la communion des profanes. Je ne puis dire combien tout ce qu'ils font est abominable, pernicieux et vain.

Ils veulent être un seul corps en quelque autre chose que le Seigneur.

Il s'est formé un corps, une communauté en dehors du corps de Jésus qui est l'Église : une fausse église sans rédempteur, dont le mystère est de n'avoir pas de mystère.

J'eus une vision où je vis les autres dans la fausse église, édifice carré, sans clocher, noir et sale, avec un comble élevé. Ils étaient en grande intimité avec l'esprit qui y règne. Cette église est pleine d'immondices, de vanités, de sottise et d'obscurité. Presque aucun d'eux ne connaît les ténèbres au milieu desquelles il travaille. Tout y est pur en apparence : ce n'est que du vide.

Elle est pleine d'orgueil et de présomption, et avec cela destructrice et conduisant au mal avec toute espèce de beaux dehors. Son danger est dans son innocence apparente.

(…) Ils font et veulent des choses différentes : en certains lieux leur action est inoffensive ; ailleurs ils travaillent à corrompre un petit nombre de gens savants, et ainsi tous viennent ensemble aboutir à un centre, à une chose mauvaise par son origine, à un travail et à une action en dehors de Jésus-Christ pour lequel seul toute vie est sanctifiée et hors duquel toute pensée et toute action restent l'empire de la mort et du démon ».

Jodorowsky dit quelque part que le foetus perçoit tout ce qui se passe dans le monde.

Nous sommes d'ignorants foetus. Il nous faut à nous, tel un nouveau cordon, le poids des mots et le choc des photos, sans cesse martelés, même et surtout les plus mensongers pour nous maintenir en dépendance totale de ce monde bidon, où les pires crimes sont déclarés légaux, et les comportements les plus sains et naturels interdits.

Ce monde, cette pyramide écrasante à base carrée et au comble surélevé qui veut tout de nous, réclame un culte sans mystère : un seul corps, comme les termites, les fourmis, les abeilles forment un seul corps.

Comme un Beith séparé d'Aleph, qui voudrait que ses membres le reconnaissent pour le seul créateur, lui qui n'a rien créé, lui qui veut tout connaître de ses sujets par recensements, sondages, puçage et caméras, parce que, sans Amour, et malgré sa science psychologique, il n'en sait rien du tout. Rien du Tout, devrais-je dire.

Mais au fond de nous, un Enfant dort et reste en phase, lui, avec le Vrai. Cet Enfant qui dort est en lien, le lien véritable avec l'Aleph. C'est l'Axe Unique, comme la tige du lotus qui perce jusqu'à la Lumière à travers les eaux boueuses.

C'est pourquoi rien de tout cela, qui m'affecte pourtant au point que je suis parfois comme atomisé, rien de ces hurlements de loups, ou de chiens enragés, rien de la terreur des peuples ruinés et écrasés, de la rumeur de guerres ni du fracas des bombes, rien n'est vrai. C'est le film, et rien ne semble plus réel, car nous sommes ici maintenus la tête sous l'eau, pour nous empêcher de percer la surface si proche.

Ce monde est une hallucination, un phantasme, une construction permanente et totale, qui affecte nos cinq sens, mais ne peut rien contre la détermination du germe qui retourne à sa source : la Lumière.

J'ai décidé de ne plus regarder les images, et de me retirer sur la pointe des pieds. S'il est facile de s'extirper de la télé, de la radio et des torchons imprimés, couper le cordon du net est beaucoup plus difficile.

Il reste bien sûr encore les gens, les clients, les voisins, les flics, les automobilistes, les proches, même, autant d'agents Smith aux yeux fermés sur les ombres de la caverne.

Et moi qui suis tellement l'agent Smith de moi-même que les autres disparaîtraient, je suffirais encore à me garder là.



Et cependant, il doit être encore possible d'opérer le retournement, de se laisser toucher.

C'est à cela que le pire prépare et peut amener.

Ressorti les grands : Dostoïevski, London, Hugo, Buzzati, pour me plonger avec eux dans les méandres et les profondeurs de l'âme, pour y retrouver trace de l' Étoile de Bethléem qui annonce toujours et en tous lieux la naissance du Christ intérieur.

Je vous souhaite de ne pas perdre pied, comme ce serait facile de le faire, et de traverser le déluge de haine et de violence qui s'abat. Parce que nous sommes tous reliés, et autant de dormeurs encordés que d’humains véritables, contre lesquels la meute s’excite.

Quand l'un s'éveille, tous frémissent. Quand l'un se noie, tous gémissent. 
 

22 commentaires:

  1. C'est "Vieux Jade", un des auteurs appréciés de Paulot. Plus noir, plus sombre, plus pessimiste, tu meurs.
    J'aime bien ça :
    "Je vous souhaite de ne pas perdre pied, comme ce serait facile de le faire, et de traverser le déluge de haine et de violence qui s'abat. Parce que nous sommes tous reliés, et autant de dormeurs encordés que d’humains véritables, contre lesquels la meute s’excite."
    Il y a du vrai, mais aussi cette noirceur dont il semble presque se délecter.

    Allons mon grand, il y a certes un déluge, et c'est pas nouveau, ça fait des millénaires.

    Dans un passé pas si vieux, ce déluge de haine et de violence a entraîné deux guerres mondiales et le Bolchevisme et le Maoisme...actuellement on a des idéologies pas très jojo, comme le "mondialisme", surtout le néo-mondialisme, l'ultra-libéralisme, le Sionisme...Soit, mais le "déluge actuel" n'est pas général, mon grand, il s'abat en quelques endroits limités. Il pleut ailleurs, certes c'est pas terrible, mais on a encore pied, on a un toit en général et de quoi manger...et même la télé.
    Le déluge, c'est davantage la connerie et le bourrage de crâne, que la haine et la violence.

    Mais je ne suis pas pessimiste. "Après la pluie, le beau temps"...

    Arrête de gémir, Veux Jade, prends un coup de gnôle, je crois que Vieux Jade aime bien, ça lui fait voir la vie en rose.

    L'ami Pierrot

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    1. Cette noirceur est dans l'air et les gens sensibles la perçoive, elle nous enveloppe progressivement.

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    2. On peut penser ce qu'on veut. Tous ceux qui sont "apocalyptiques", oui ils disent que la fin des temps est là, que bientôt on sera tous morts ou presque etc. Certains installent des bunkers et abris souterrains, font des réserves etc.

      Mais ça fait pas mal de temps qu'on lit que la guerre va éclater, que la terre va exploser, que des pandémies vont nous empoisonner etc etc. Les prophéties datées se sont toutes révélées fausses jusqu'ici...normal puisque j'écris ça en ce moment.

      La "noirceur", on en est responsable soi-même quand on a décidé que c'était la fin et le néant. On se l'installe comme un grand dans son esprit et on se formate pour ça.
      D'autres voient la lumière...enfin, pour réconcilier les deux points de vue, on dit que la noirceur est la plus grande juste avant l'aurore.

      L'ami Pierrot

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    3. @ Pierrot

      On ne décide de rien, ou si peu..
      Notre chemin est tracé pour nous, si il doit traverser la noirceur il la traversera. Ce qui se déroule sous nos yeux, même si nous ne sommes pas encore touchés dans notre chair, nous dépasse et ce n'est pas les fadaises newage qui y changeront quelque-choses. Tout ça est plus grand que nous.

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    4. Paul, et si réellement c'étaient nous qui décidions ? Ce se pourrait, non, que la conscience collective fasse en sorte que nous basculions vers quelque chose de néfaste ? Ou au contraire vers une joie de vivre qui entrainerait tout le monde vers des jours plus heureux ?
      En fait, nous n'en savons rien.
      Tout est plus grand que nous, je suis d'accord. Mais c'est peut-être cette conscience collective (plutôt noire à l'heure actuelle il faut l'avouer) qui façonne notre destin... ?

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    5. @elba16 août 2012 05:47
      Bien-sur que nous disposons d'une capacité de décision, mais je la perçois comme confinée à l'intérieur de notre chemin de vie, comme un couloir déjà tracé pour chaque vie, d'une certaine largeur, ou l'on aurait la possibilité de zigzager.
      J'ai beaucoup de mal à adhérer au principe d'une conscience collective, atteignant une puissance telle qu'elle permettrait de sortir du couloir.
      L'intelligence, ou les intelligences d'où nous émanons, déterminent des plans pour notre individualité, comme pour les collectifs. Collectivement nous sommes dans un flot irrésistible, suivant un cours imposé par plus grand que nous. A un niveau supérieur, il n'y a pas plus de positif que de négatif, il y a un plan qui nous échappe. A notre niveau les expériences sont perçues, vécues, comme positives ou négatives. On ne nous veut ni bien ni mal. Il est fort possible, même probable, que le Plan de nos créateurs, après la traversée d'ages sombres, nous conduise vers un age d'or. L'observation nous conduit à reconnaitre que tout dans l'univers parait cyclique.
      Je reste optimiste qu'après la noirceur qui tombe sur le monde, et encore elle n'est que toute relative puisque tout le monde ne souffre pas, certains atteindrons un "autre chose", conforme à leur plan de vie.

      Les plans de vie individuels sont les composantes de plans beaucoup plus grands, ce qui nous apparait comme une conscience collective. Nous ne modifions pas le monde par nos apparentes prises de consciences, mais nous sommes déjà le monde, nous ne faisons que le redécouvrir.

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    6. J'apprécie cette phrase de Paulot :
      "A un niveau supérieur, il n'y a pas plus de positif que de négatif, il y a un plan qui nous échappe. A notre niveau les expériences sont perçues, vécues, comme positives ou négatives. On ne nous veut ni bien ni mal. "

      Hé bien que ceux qui décident de "broyer du noir" et se complaisent dans la "noirceur" qui s'épaissit selon eux, le fassent, puisque c'est leur choix.
      D'autres verront autre chose, le bonheur simple de l'instant, de voir la nature, le ciel bleu, le soleil, la pluie, d'être en bonne santé, et d'avoir le ventre plein. Etre heureux, dans l'instant, ce n'est pas compliqué, c'est aussi un choix.

      Bonheur ou malheur, ce sont vos choix personnels, c'est votre "mental" qui vous pousse dans telle ou telle direction, et votre subconscient lui va amplifier tout ça, car il est obéissant et très puissant.
      Si vous alimentez le subconscient de pensées négatives, vous vivrez des expériences de noirceur croissante, et inversement, si vous savez trouver la joie et le bonheur indépendamment de ce qu'on vous raconte et serine, notamment à la TV, vous pouvez fort bien être serein et heureux dans les temps présents, et trouver de plus en plus de joies simples et de sérénité dans cette époque, encore matériellement confortable ici et maintenant.
      Vous pouvez bien sûr décider d'aller en Syrie pour expérimenter souffrance et désolation, c'est votre choix, ou décider d'aller vous ressourcer en Aubrac.
      Le Mental nous fait gamberger, car il est fondamentalement construit sur nos peurs, nos inquiétudes nos doutes, nos stress quotidiens, parce que nous sommes éduqués et programmés pour ça.
      La vraie conscience, ce n'est pas le mental. C'est retrouver la connexion avec son être intérieur, et avec le cosmos puisque nous sommes reliés au tout.
      Et comme Paulot le laisse entendre "on ne nous veut ni bien ni mal", j'irai plus loin même : "on veut notre bien suprême", mais cela passe aussi par des expériences pas toujours plaisantes. C'est notre boulot sur la Terre, nous sommes des expansions matérielles d'une conscience éternelle qui expérimente à travers nous. Nous pouvons choisir de vivre l'expérience dans le sentiment de la "noirceur", ou dans le sentiment de la "lumière", tout ça c'est essentiellement notre "Etat d'esprit" qui nous fait apprécier une même réalité sous des angles différents.

      L'ami Pierrot

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  2. Qu'elle chance d'avoir un toit et surtout une Tv! Oui c'est bon ça la Tv pour regarder les émissions d'une grande qualité culturelle et intellectuel... Le vieux jade à malheureusement bien les pieds sur terre et la conscience éveillé.

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  3. http://www.youtube.com/watch?v=5vfq8ym6jCI

    failles

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  4. Les bunkers ne serviront à rien...
    Les cataclysmes (s'ils ont lieu) ne serviront à rien...
    Les guerres ne serviront à rien...
    Tout ce qui est de main d'homme ne servira à rien...
    Tout cela n'est qu'un fond d'écran pour décorer l'Apocalypse...
    Ou on s'approche de Soi, ou on s'en achète un déjà tout fabriquer...

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  5. Je ne vois aucune noirceur complaisante dans les propos de Vieux Jade.
    Il présente des faits qui dépeignent le monde et ses hommes tels qu'ils sont ici et maintenant.
    Il ne dit pas qu'il faut se jeter par la fenêtre, tout foutre en l'air, s'armer jusqu'aux dents...

    IL DIT qu'il y a en nous un enfant qui continue encore à être relié au VRAI, qui se rappelle d'où il vient et qui commence à se rappeler que le retour est en cours.

    IL DIT que nous avons été, sommes et serons toujours reliés à la Lumière malgré toutes les horreurs passées, présentes et à venir.

    IL DIT que nous sommes bien plus que ce que nos sens perçoivent, que ce que notre tête peut cogiter et élaborer.

    IL DIT que notre univers est une hallucination complète fabriquée par le grand illusionniste qu'est notre mental armé de son compère l'ego.

    IL DIT que si nous cessons de croire à nos projections extérieures et de les alimenter, nous pourrons enfin réellement dévoiler ce que nous sommes tous : Amour.

    Et je ne peux que le remercier de nous offrir cette perspective, de manière si simple et si belle.

    Namasté.

    PS : Ce que j'ai compris (ou pas) des paroles de Vieux Jade, n'engage évidemment que moi.

    Joss/Personne



    IL DIT

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  6. J'aime le Vieux Jade. Il écrit bien, et surtout ses textes respirent la franchise, qualité que j'apprécie énormément : nous ne sommes pas censés être parfaits, mais juste être ce que nous sommes, sans rien cacher de nous-mêmes.

    La mélancolie qu'il exprime, je la ressens également. Je me dis malgré tout que pas mal de gens ont dû la ressentir à différentes époques de la vie sur terre.
    Malgré tout, la vie a toujours continué. Peut-être même est-elle repartie à zéro après de sérieuses épreuves.

    Alors, nous avons un devoir : celui d'apprécier cette nature qui nous héberge, celui de rendre la vie plus belle autour de nous. Ne baissons pas les bras, même si parfois l'envie nous en prend. Et sachons sourire, même au milieu des embûches. Rien ne dure.

    Et puis, nous sommes tous reliés...

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  7. J'aime beaucoup les textes du Vieux Jade, une rare personne qui à mes yeux fait preuve d'authenticité, sans doute la rencontre du gardien du seuil.., passage difficile, mais qui semble-t-il, permet de beaucoup moins juger autrui.........

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  8. J'aime les textes de vieux jade et son humanité vrai.Poète? esthète? curieux? bon vivant? écorché vif? duel? sage? serein? apaisé? humble et modeste? grande gueule? Maître? Apprenti? je vous passe le détails des apparentes contradictions de l'Homme... ils faut les vivres pour bien le(s) comprendre :)
    Petit rappel:les mots ne sont pas les maux...

    Le monde est langage notre parole s'en souvient.

    Ceci dit, Amitié à tous.

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  9. juste humain ! c'est déjà pas mal !!

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  10. Paul ?
    Où est passé mon commentaire d'hier soir ?
    Jusqu'ici tout avait l'air d'aller comme sur des roulettes.
    Vous ne m'avez pas retrouvée dans la boîte à spam ?
    C'est dommage car les paroles de Vieux Jade m'ont particulièrement touchée encore une fois.

    Remarquez, c'est peut-être un signe pour que je me taise ?

    Alors Vieux Jade,je continuerai à vous lire.
    Et désormais, je vous parlerai...en silence.

    Joss/Personne



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  11. Je me lance.

    Paul, la photo que tu as choisie plutôt que l'illustration initiale de ce texte ressemble à un mont de Vénus vu d'en haut. Je n'ai rien contre les pubis féminins, doux et soyeux. J'avais préféré 3 mages suivant l'Étoile à 8 branches qui annonçait la naissance du Christ, et donnait une perspective lumineuse à ce texte.
    Peut-être est-ce la raison pour laquelle M. l'ami Pierrot n'a vu que du noir ?
    J'ai l'habitude des relativistes, il m'arrive de l'être. Le 14 juillet, qui est l'une des fêtes du meurtre fait partir des pétards dans la nuit, pour fêter les lumières.
    J'ai horreur des lumières, et des meurtres.
    Les valeurs républicaines, toutes édifiées sur le mensonge - je renvoie encore une fois à l'ouvrage magistral d'Henri Guillemin "Silence aux pauvres" - sont l'un des triomphes de la société crépusculaire qui de succès en succès - Napoléon, l'esclavage universel de la société industrielle anglaise, dénoncé par Gandhi, Orwell (le quai de Wigan), London, le règne crapoteux de Napoléon le neveu, méprisé par Hugo, les deux horribles boucheries du XXème siècle (trois ou quatre, ou dix ou douze, on ne sait plus) et le partage rationnel et sanglant du monde, de marche en marche, édifie une société qu'illustre clairement le symbole qu'elle s'est choisie : la hiérarchie, et l'assujettissement par le mépris érigé en vertu.
    Ne pas le voir relève de la naïveté, qui à un certain point est une démission.
    Ce monde qu'on nous présente sans cesse comme le meilleur des mondes, est vraiment l'antithèse de la proposition du Christ.
    Dans un livre presqu'incroyable "le Règne des géants et la civilisation des insectes", Denis Saurat dit que le message du Christ est totalement nouveau parce qu'il est le premier à rompre avec la fascination des sociétés totalitaires insectoïdes. Livre dingue qu'on trouve d'occasion à 1 €, qui est un énorme pavé dans nos chères vieilles mares. Saurat a-t-il raison ? Les amateurs de soumission sont franchement enragés. Leur survie est-elle comptée?

    Suit après, le blog n'admet que 4096 caractères.

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  12. "Mais il faut que ces choses arrivent", dit un évangile, Mathieu, je crois.
    OK. Il faut traverser la nuit, le plus noir de la nuit, au cours duquel on croit tout perdre, et que tout est perdu. C'est le symbole du 24 décembre. Alors, on doit être le 22 ou le 23, parce que tout est de plus en plus moche. Sauf, M. Pierrot, les humains, les animaux, la nature, j'en conviens. Enfin, les humains qui résistent au lavage de cerveau, le peu de nature et d'animaux qui restent libres.
    Le reste est de l'ordre des morts-vivants.
    La réponse qu'ils font, en général, c'est : parle à mon cul.
    Mais bon, une claque de la vie, et ils se mettent à chialer. Et là, attention avant de leur passer un kleenex, parce qu'ils savent aussi mordre et mentir.

    Alors oui, j'ai un immense respect pour ce qu'est l'homme quand il est encore capable de s'apercevoir qu'on lui ment.
    J'aime la vie. Merci à et aux personnes qui s'en aperçoivent, et l'ont dit ici. J'aime la vie, et je hais le mensonge. D'une haine irréductible. Et quoi de plus répandu que le mensonge ? Ce monde fait de mensonge baigne dans le mensonge. Je devrais me taire, et dire : "Dormez, braves gens, tout va son cours" ?

    J'ai parlé de Buzzati : dans le recueil de nouvelles "le K", il y en a une "Douce nuit", magistrale comme toujours, où ce cher Dino raconte une nuit à la campagne " http://fr.wikipedia.org/wiki/Douce_Nuit_(nouvelle)".
    C'est ce que je veux dire.
    Une autre de London : "Perdu la face", parle de cela, aussi : l'omniprésence de la barbarie.
    Si Buzzati avait probablement lu à ce sujet, London le savait-il ? Il rejoignait les gnostiques alexandrins qui rejetaient le dieu de la Nature comme un monstrueux dément, Ialdabaoth le démiurge.

    Certes, se promener dans la nature en humant le calme du soir et le parfum des fleurs, c'est apaisant. Tout le monde aime ça (à part peut-être M. Appollinaire qui disait préférer les fleurs du papier peint que les vraies).

    Mais ce n'est que la surface d'une orgie de violence.

    Et moi, misérable petit bonhomme, qui suis aussi, comme tout le monde, empli de violence, je finis par la vomir, cette violence. Je la refuse, je la rejette, je n'en veux plus.

    Et peut-être est-ce ce rejet viscéral qui constitue la clef d'un autre monde ? L'étoile qui annonce la naissance d'un autre règne, un autre Royaume ?

    J'aime les gens qui lisent, mais encore plus ceux qui lisent tout, et ne s'arrêtent pas aux propositions qui les arrangent ou les dérangent - morceaux choisis -. La nuit est profonde, et je crois plus juste de dire qu'elle est profonde que de faire l'apologie d'un reflet de soleil sur une goutte d'eau (je suis aussi sensible à cela). La nuit est profonde, et toutes les passions sont dehors, pour une guerre apparamment sans fin dans cet univers, une orgie de sang.

    Et, pour qui approche du point de rupture, et vraiment à ce point, et pas avant, il y a une sortie, qu'indique l'Étoile.

    Et, effectivement, il faut accepter de traverser la nuit la plus noire, et de reconnaître qu'elle est une privation absolue de la Lumière, même si les pétards des lumières cherchent à faire illusion pour les enfants et les badauds, pour simplement voir l'Étoile.

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    1. Pour la photo, j'y voyais une traversée du désert, finissant par déboucher sur un océan lumineux...

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  13. Merci d'avoir si souvent publié ma prose.

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