17 août 2012

Woodstock

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C’était il y a quarante-trois ans, le 15 août 1969 à Bethel, dans l’État de New York, aux États-Unis : un festival musical se déroula pendant trois jours sur les terres d’une ferme laitière appartenant à Max Yasgur.

Au tout début du projet, les organisateurs envisageaient d’accueillir dix à vingt mille spectateurs. Il en vint un demi-million.

Woodstock est passé à la légende : le plus grand moment certainement de la musique folk-rock, mais aussi un rassemblement symbolique de la culture hippie des années 1960. Il y eut surtout, dans notre monde réel à nous, trois jours de miracle : un demi-million de personnes mues par la passion de la musique et les valeurs que cette musique convoyait, qui constituèrent instantanément une « commune » de la taille d’une grande ville.

186.000 billets avaient été vendus et l’on comptait sur 200.000 spectateurs en tout. Les 300.000 en excès conduisirent rapidement les organisateurs à rendre le festival gratuit. Des problèmes environnementaux et sociaux apparurent : des embouteillages monstres sur les voies d’accès, un manque d’eau et de nourriture, des sanitaires insuffisants, la drogue (un mort d’overdose), la sexualité s’exprimant en public et, finalement, des montagnes d’ordures. Les à-côtés familiers de la vie en société. Mais ce qui fut tout à fait remarquable, c’est que tout cela se passa le mieux du monde. Pourquoi ? Parce que l’entraide généralisée fut la règle du jeu. L’un des buts des organisateurs était de recréer l’atmosphère qui avait été celle du « Human Be-In » qui avait eu lieu en janvier 1967 à San Francisco, véritable lancement du mouvement hippy : faire la preuve qu’avec la bonne volonté de chacun, il était pleinement possible de vivre heureux en société, tout en se réalisant aussi à titre personnel, et sans la nécessité autour d’un appareil répressif.

La question qui se pose à nous quarante-trois ans plus tard, c’est pourquoi cela nous semble-t-il aujourd’hui absolument impossible ?

Peut-être l’explication se trouve-t-elle dans les réponses à apporter aux questions « Pour qui ? » et « Dans quel objectif ? » posées sur les faits de notre vie quotidienne. Par exemple : - Le festival de Woodstock : pour qui et dans quel objectif ? - Le nucléaire civil : pour qui et dans quel objectif ?

Et le fermier Max Yasgur, qui vit sa ferme envahie par un demi-million de visiteurs, qu‘en avait-il pensé ? Ayant attiré l’attention sur l’absence totale de violences qui avait caractérisé le festival, il avait ajouté : « Si nous voulions simplement nous joindre à eux, nous pourrions transformer toute cette adversité qui constitue les problèmes de l’Amérique aujourd’hui en l’espoir d’un avenir meilleur et plus pacifique ».

Nous étions en 1969, c’était il y a quarante-trois ans aujourd’hui. 

Asami Sato

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