28 novembre 2012

Quid de la France ?

ATHENES : Imaginez que l'on apprenne que deux ministres de l'UMP et deux du PS ont des comptes en Suisse qui sont alimentés par des multinationales allemandes. Imaginez que le PS ait reçu 1 million d'euros de l'étranger pour financer ses campagnes.
Vous seriez scandalisés. Eh bien, c'est ce qu'on voit presque chaque jour ici, des affaires de corruption tombant les unes après les autres. Et je ne vous parle pas de celles qui se murmurent.

Voici quatre ans par exemple, les Grecs avaient découvert que des millions d'euros de Siemens avaient atterri par une série de malencontreux hasards sur des comptes en Suisse. Et que par d'autres hasards tout aussi heureux, ces comptes appartenaient à leurs députés...

Comme Tasos Mantelis, ancien ministre socialistes des Transports à qui Siemens avait "ouvert" (par totale inadvertance) un compte helvète et y déposait des sommes par tranches de 200.000 à 250.000 euros.
Le Ministre de la Défense Akis Tsochatzopoulos (socialiste) s'est retrouvé lui aussi avec des euros arrivant sur son compte par erreur d'aiguillage. Tout comme le Ministre de l'Intérieur Christos Markoyiannakis. Tout comme Giorgos Alogoskoufis le Ministre des Finances, pourtant bien placé pour le contrôle des changes, ha ha ha. Les deux derniers étaient des élus de Nouvelle Démocratie, l'équivalent de l'UMP.

Le problème vira ensuite au cauchemar puisque chaque parti politique sortait une affaire de corruption concernant l'autre (cela ne vous rappelle rien?) pour étouffer le bruit média fait autour du sien. Par exemple la Ministre du Tourisme Angela Gerekou a été obligée de démissioner parce que son mari avait oublié de payer plusieurs millions d'euros de ses impôts, une fuite venant du Ministère des... Finances. Un autre député, Evangelos Meimarakis, président du parlement grec, rien que ça, s'est retrouvé, lui, dans une mega affaire d'évasion et de blanchiement de 10 milliards d'euros au profit d'autres députés et politiciens.

Au début, les députés et ministres du Pasok et de la NlleDemocratie ont absolument tout fait pour que ces affaires soient étouffées. Mais une fois révélées, elles se sont ensuite transformées en réglements de comptes et pugilats entre socialistes et démocrates. Les anciens Ministres des Finances socialistes Yiorgos Papakonstantinou et Evangelos Venizelos, eux, sont même officiellement accusés par Alexis Tsipras d'avoir protégé les 2.000 fraudeurs grecs de la liste Lagarde et d'avoir tenté de mettre en prison le journaliste qui l'a publiée en novembre 2012. Les faits lui donnent hélas raison. Qui peut en effet lever la main de la Justice grecque avec une telle vitesse si ce n'est les grands partis politiques aux commandes?


Il ne faut dès lors pas s'étonner que les Grecs de la rue aient fini par devenir sympathisans neo-fascistes de Chrissy Avgi ou bien sympathisants marxistes-communistes via le Syriza qui accuse, aujourd'hui même, le Premier Ministre Mr Samaras "de n'être qu'un bon représentant lobbyiste de tous les intérêts étrangers qui ne veulent que piller intégralement la Grèce et endetter son peuple au maximum".

Un discours qui, forcément, éveille en ce moment la colère et le ressentiment dans la Grèce profonde qui a vu l'inflation, la vraie, monter à 27% en un an.

Imaginez aussi qu'entre 1999 et 2009, il a été payé aux haut fonctionnaires grecs plus de 26 millions d'euros (trouvés et prouvés) en diverses enveloppes et pots de vin par des multinationales américaines et européennes. Maintenant, calculez les montants des pots de vins non découverts car en Grèce, il faut graisser la patte, c'est bien connu... C'est une tradition ancestrale, une coutume locale comme boire le café ou trinquer à l'ouzo. Une fois qu'on a compris ça, on peut avancer. Les Allemands de Siemens l'avaient parfaitement compris : - ) Depuis longtemps. Les Américains aussi. Ne vous étonnez pas alors de voir les députés grecs vendre leur pays avec autant de facilité... 

2 commentaires:

  1. La Grèce est l'archétype de la corruption des Elites et de la destruction du pays et de sa population au nom du mondialisme. C'est ce qui se généralise d'ailleurs (Espagne, Portugal...)

    On peut se souvenir aussi de "Papademos", l'ex gouverneur de la Banque nationale Grecque, grand collabo de Goldman Sachs (dont Draghi est un ex Vice président) qui a succédé à "Papandreou" (le pseudo socialiste, le Hollande local).

    Papademos fut coopté par un "coup d'état" parce que Papandreou proposait un "Référendum" populaire sur le plan de rigueur ! Inacceptable pour l'oligarchie ! C'est comme si Hollande avait proposé un référendum pour voter le "Pacte budgétaire Européen" ! (Hollande pas fou s'en est bien gardé).

    Papademos trop impopulaire a été remplacé après une tragi-comédie de deux élections successives, par la marionnette A. Samaras, un mafieux vendu à la Troïka, qui applique à la Grèce le "supplice Chinois".

    Le "supplice Chinois" c'est de répéter toujours la même torture : menace de cessation de paiement chaque mois ou presque, et déblocage théâtral de dernière minute des "fonds de secours". En échange de sacrifices supplémentaires...pour le peuple, pas pour les politicards ou les ultra riches, bien sûr.

    l'ami Pierrot

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  2. Quid de la France ? Eh bien je crois que tout le monde connaît la réponse, hélas.

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