07 mars 2013

Presse écrite : 5 milliards d'euros de subventions entre 2009 et 2011

Le rapport public annuel 2013 de la Cour des comptes publié ces jours-ci estime les aides directes et indirectes accordées à la presse écrite entre 2009 et 2011 à... 5 milliards d'euros !

Au terme des états généraux de la presse convoqués par Nicolas Sarkozy en 2008, un plan d'aide à la presse écrite avait été décidé pour la période 2009-2011 qui avait conduit à un doublement des dépenses de l'État en faveur de la presse écrite.

La presse bénéficie en effet d'aides directes : aides à la diffusion (transport postal, portage, réductions de tarif SNCF, etc.), aides au pluralisme, aides à la modernisation (financement des abonnements jeunes 18-24 ans, aides aux diffuseurs, etc.), développement des services et des entreprises...

Mais elle bénéficie également d'aides indirectes : subvention Poste pour distribution de la presse en zone peu dense, investissement publicitaire dépensé par l'État, exonération de charges sociales pour les colporteurs, déduction forfaitaire de frais professionnels de 7 600 euros par an pour les journalistes, etc... et surtout taux « super réduit » !

Les Français l'ignorent le plus souvent mais la presse est en effet soumise à un taux de TVA particulièrement léger puisqu'il est de... 2,1 %. À côté du « taux normal » à 19,6% applicable à la plupart des biens et des services vendus, et à côté du « taux réduit » (5,5 ou 7 %) réservé aux produits de première nécessité, il existe un taux dit « super réduit » à 2,1 % dont bénéficient les ventes de presse écrite... mais non les médias présents sur Internet, soumis, eux, au taux de 19,6 %.

« Sur la période 2009-2011, le plan d'aide s'est donc traduit par plus de 450 millions d'euros de dépenses budgétaires supplémentaires. En prenant en compte le coût de l'avantage du taux de TVA à 2,1 % par rapport au taux normal de TVA à 19,6 %, le total cumulé des aides directes et indirectes accordées au secteur de la presse écrite sur cette même période peut être estimé à 5 milliards d'euros », écrit la Cour des comptes sans ambigüité.

Sachant que le chiffre d'affaire global du secteur de la presse est de 9,6 milliards par an, soit environ 30 milliards sur trois ans, les aides représentent ainsi 18 % de ce chiffre d'affaire, ce que Benjamin Dormann avait du reste déjà calculé dans son excellent livre Ils ont acheté la presse (Jean Picollec, 2012).

Au vu de ce chiffre, la question qui se pose est la suivante : de quelle marge de liberté dispose-t-on pour critiquer celui qui nous nourrit ? La défiance des Français vis-à-vis de la presse, qui ne fait que s'accroître, apporte un élément de réponse...

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2 commentaires:

  1. La presses écrite appartient, de manière quasi générale, aux milliardaires et aux financiers (Serge Dassault, Lagardère, Rothschild...).
    Ces investissements sont faits non pas pour sa "rentabilité" - on constate les difficultés de la presse écrite - mais parce que c'est le moyen de contrôler et d'orienter l'information des Français.

    "La voix de nos maîtres" dirait Paulot.

    Il est évident donc qu'un "plan d'aide", des "subventions", attribuées à la "grande presse" contrôlée par l'Oligarchie, revient à faire comme avec les "grandes banques en difficulté" (renflouées par "Sarkoze") :

    Faire payer au peuple les escroqueries de l'oligarchie et faire financer par le "contribuable" son propre esclavage financier (dette) et idéologique (désinformation et propagande).

    D'une certaine manière, la désaffection du peuple pour la "presse écrite", vient en petite partie de ce sentiment confus que cette "presse aux ordres" ne dit pas la vérité...et qu'on ne va pas payer des abonnements au mensonge. Surtout quand la disette est à nos portes...

    L'ami Pierrot

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  2. Ah s'il y avait encore des hommes, nos problèmes pourraient être réglés en quelques jours, d'autant plus que les escrocs d'en face ne sont pas des surhommes (pour en avoir croisé quelques-uns, je peux vous le dire, une bonne paire de baffes leur suffirait.). Mais où sont les hommes ?

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