Le second est le patron des lieux, un restaurant qui appartient à la Communauté de communes et qu'il a repris, voilà deux ans, avec son épouse. Ils ont tout refait, du sol au plafond. « On a dû injecter dans les 500 000 euros en tout », souffle-t-il. Ils tournaient à une centaine de couverts chaque midi. Les frigos venaient d'être remplis en prévision des réservations du week-end. Tout est bon à jeter.
Des appels dans le vide
À ses côtés, Hubert, qui emploie lui aussi une personne et se demande comment il va pouvoir répondre aux nombreux chantiers qu'il avait en stock sans outil, abonde. « Alors que nous sommes encore sous le choc d'avoir tout perdu, nous devons répondre à des impératifs. Les assurances, par exemple, et c'est loin d'être simple. »
Un tour dans le village, où les rues ont été dégagées, confirme ces difficultés. Beaucoup ont eu les plus grandes peines du monde à contacter leur assureur durant le week-end. Et quand ils parviennent finalement à les joindre, la surprise peut être de taille. « Ma voiture est partie dans la Garonne et mon assureur me demande de la sortir avant de venir l'expertiser. Je fais comment ? », s'énerve Corinne, à qui la mairie de Paillet cherchait désespérément, hier encore, une solution de relogement, son mari étant gravement handicapé.
Christine, elle, a eu droit à une autre « blague ». « Mon assurance veut les factures et justificatifs de mes biens détruits. Mais les factures sont parties dans la flotte ! » Jérémy, lui, craint de perdre son boulot. Sa vieille voiture a été inondée. Sans elle, cet ouvrier viticole ne peut pas se rendre au travail. « Et on me dit qu'un expert passera dans un mois ! Pour couronner le tout, on me demande d'envoyer des mails, mais on n'a plus d'ordinateur. » Un peu plus loin, Philippe, l'un des deux médecins du village, promène sa brouette entre sa maison et un fossé où il déverse encore de la boue. Son cabinet a été ravagé. Heureusement, une bonne partie des dossiers médicaux a été sauvée. « Notre souci, c'est de débloquer les assurances pour reprendre au plus vite une activité », confie-t-il.
À la mairie, des bénévoles et même des élus venus de communes voisines épargnées, comme Sandrine Prat, adjointe à Cadillac, tiennent une permanence pour aider les habitants dans leurs démarches. Face à la jeune femme, une dame pleure en dressant l'inventaire de ses souvenirs disparus. « Les premiers jours, les gens nous disaient que ce n'était pas grave, que ce n'était que du matériel, relate Nadège Pajot, responsable des secouristes de la Croix-Rouge mobilisés depuis samedi. Ils commencent à réaliser la perte réelle en voyant les maisons propres, mais vides. »
Source
Pour ne pas être pris au dépourvu : http://echelledejacob.blogspot.fr/p/blog-page_5.html
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