24 juillet 2014

Fragiles du haut : il arrache l'oreille de son voisin avec ses dents

 
Coupée, cisaillée ou arrachée ? Tel est le dilemme qu'ont tranché, mardi, les juges du tribunal de Bayonne concernant l'oreille du père de famille qui en a perdu un bon morceau dans une bagarre, samedi, en milieu de journée. Les deux protagonistes sont voisins de palier depuis quelques semaines, dans une résidence de la rue de Venise, à Anglet. Insultes et réprimandes envers les enfants auraient créé une « prise de bec », terme employé par le mordeur, père de famille de 30 ans.


"Je fermais les yeux et en disant ‘‘ aïe '', mes dents se sont fermées"

La victime est aussi père de quatre enfants. Pour lui, c'est le terme d'arrachée qui convient. Il mime la scène avec force gestes au tribunal : « Il essaie de me planter le couteau dans le cœur, là, comme ça… Après, on est tombé dans l'escalier, en bas, il était sur moi et j'ai senti qu'il arrachait mon oreille. Comme dans Midnight Express. Je criais. Il s'est relevé et il a craché le morceau par terre. Comme ça ptffeu. » Le procureur tord la bouche : « On a compris, merci. »

L'homme a la tête bandée, un filet de résille pour tenir les pansements, et son avocate, Nadège Harambasic, a du mal à lui imposer le silence.

Il bout, d'autant plus que le prévenu minimise, préférant la version « cisaillement » involontaire : « Elle s'est coupée comme du papier. » D'ailleurs, il n'a « pas voulu mordre ». C'est le hasard qui a fait cela : « Je fermais les yeux et en disant ‘‘ aïe '', mes dents se sont fermées. Je ne savais pas qu'il y avait son oreille. »

Le couteau ? « Un couteau plein de Brie qui restait sur la table après le déjeuner. »

Et de s'apitoyer sur son sort : « À cause de ça, je ne vais pas pouvoir toucher ma femme pendant six mois. Je dois faire des tests VIH, je suis peut-être séropositif. C'est pire que d'aller en prison. » Le magistrat qui mène l'audience lui demande s'il aimerait avoir perdu la moitié de son oreille.

Pour le procureur, il y a bien eu arrachement volontaire du cartilage. Et il récapitule les mensonges de l'agresseur qui veut se faire passer pour une victime. « C'est lui qui prend un couteau, qui va au contact. Ce n'est pas l'attitude pour simplement se défendre. » Et de souligner son absence de remords ou d'excuses. Cet ancien militaire a cinq mentions à son casier, dont une pour violence. Il est donc récidiviste et risque entre quatre ans (peine plancher) et vingt ans de prison, pour mutilation. Les réquisitions sont de deux ans, dont un avec sursis, obligation d'indemniser la victime, et de ne pas l'approcher.

Son avocat, Maître Zapirain s'appuie sur la physionomie de l'agressé, nettement plus imposante que celle de son client, plutôt fluet. Il pointe aussi l'évidente impétuosité du voisin qui a effrayé son client.

Celui-ci pleure en revenant à la barre, il pense à ses enfants dont il vient d'obtenir la garde. Du bout des lèvres, il dit qu'il regrette ce qui s'est passé.

Le tribunal n'a pas été convaincu et a suivi mot pour mot les réquisitions.

Source

Paul : partout sur la planète maintenant... Rayonnements qui touchent principalement les "fragiles du haut".

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