28 août 2014

Vision hormonale de nos relations


Nous avons de plus en plus de connaissances sur ce qui se passe dans notre crâne lors de nos relations amoureuses. J’ai trouvé ce texte présenté ici, sur le web. Il date de 2005, mais il présente les choses avec simplicité et je trouve un peu d’humour... Du point de vue la Spirale Dynamique, cette vision est très Orange, en mettant l’accent non pas sur ce qu’on vit mais sur les mécanismes physiologiques qui supportent ce qu’on vit, c’est à dire, si l’on reprend la terminologie d’AQAL (la pensée Intégrale de Wilber, cf. le blog www.visionsintegrales.com), sur le quadrant individuel-extérieur (en haut à droite).

Le texte qui suit représente une vision assez mécaniste de notre fonctionnement. Mais en même temps, il est fondamental de reconnaître cela en nous, car cela fait partie intégrante de notre mode de fonctionnement.. Nous sommes gouvernés par nos hormones (nous sommes addictés à certaines hormones qui dirigent notre comportement) et ce sont nos neurones qui font que nous percevons, raisonnons, prenons des décisions, etc.. Nous ne sommes pas autre chose que notre corps d’un certain point de vue. Si l’on en prend totalement conscience, et si l’on va jusqu’aux conséquences ultime de ce point de vue, cette perspective constitue d’après moi une voie d’éveil menant directement à la pensée non-duale de l’Advaita Vedanta (Shankara, Ramana Maharshi. Voir aussi de manière très moderne et très occidental, De la prison à l’éveil de Satyam Nadeen).
Mais bon, si le lien entre les hormones et l’éveil à la non-dualité ne vous semble pas évident ☺, dites le moi...

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Copie du message édité par Ellimac_zero le 08-03-2005 à 21:08:10.

Lien: http://forum.doctissimo.fr/psychologie/jalousie/cocktail-hormonal-sujet_139047_1.htm. Corrigé, annoté et très légèrement modifié par J. Ferber.

Je viens de finir les 4 John Gray (mars et venus) et 2 livres de psycho du même type. Selon cette théorie...


Le comportement humain serait lié principalement a 4 hormones:

L'endorphine: C'est la récompense sous forme de plaisir du sport et des rapports sexuels. Elle peut être aussi apportée par la cocaïne et l'héroïne.
L'ocytocine: C'est l'hormone de l'attachement ("Avec toi, je suis bien, mais je ne sais pas pourquoi" ). Elle favorise la production d’œstrogènes. Elle est produite lorsque l'on reçoit des cadeaux, du temps, de l'attention, de la communication et aussi du sexe, de la part d'une personne proche.

L'adrénaline: Une dose forte d'adrénaline dans un temps tres cours permet de "booster" le corps et de reagir plus rapidement. De petites doses repetees creent un sentiment d' "emulation psychique", le sentiment de se sentir superieur, invincible, mais peut aussi creer un sentiment de "surchauffe". Elle cre en fait le "stress positif". Une grande dose d'adrénaline est produite par un stimulis fort, rapide et brutal. Des petites doses sont aussi produites lors d'encouragements, félicitations, affection, valorisation, buts atteints et passions.
La testosterone: Cette hormone provoque un comportement de combat ou fuite. Elle génère un besoin de compétition, quelque soit le domaine. Elle favorise aussi l'isolement des problèmes négatifs (ne pas parler des difficultes, regler ses pb soi-meme, etc...). En revanche, elle crée un besoin d'affection non-personnalisee (reconnaissance), augmente la pilosite et accéléré la chute des cheveux. De cela, plusieurs sentiments peuvent êtres regardés sous un nouvel angle.

La drague : Chez l'homme, quand il voit une fille qui lui plaît, il la trouve belle. Si elle répond a ses avances, son taux d'adrénaline va monter d'un coup ! Il va essayer a travers elle d'obtenir de l'endorphine (hormone du plaisir) et de l'adrénaline. Ce n'est que plus tard que la production d'ocytocine va démarrer.
Chez la femme, quand elle voit un homme qui lui plait, c'est d'abord son ocytocine qui va monter graduellement au fil des mois et des sorties avec lui.

L'attachement : Chez la femme, l'attachement est lié a son taux d'ocytocine. Dans le couple, elle est stimulée par les cadeaux, l'attention et les rapports sexuels. Ainsi, la masturbation féminine peut induire un sentiment d'attachement alors qu'il n'y a personne d'autre dans la pièce. La femme ressent toujours un manque de cette hormone, car la dose "à atteindre" est tellement grande qu'elle ne sera jamais atteinte. Pire, lorsque la production de celle-ci baissera au bout d'un an ou deux, elle provoquera une "frustration inexpliquée de manque d'attachement". Elle peut atteindre un niveau exceptionnel à la naissance d'un enfant, et ne baisse que 3 a 6 mois ensuite.

Chez l'homme, la production d'ocytocine suis la même courbe, mais avec beaucoup moins d'amplitude. L'attachement chez l'homme s'explique plus par l'endorphine (sexe) et l’adrénaline (affection). Cela explique que l'homme s'attache plus rapidement, mais souvent "moins fort". Son attachement semble plus "rationnel" et "terre a terre". L'ocytocine est une hormone dite "personnalisée" (produite à la présence d'un ou quelques individus bien précis) alors que que l'adrénaline n'est pas personnalisée. Cela explique certains comportements: quand l'homme n'a pas sa dose d'affection auprès d'une femme, il est tenté d'en chercher aussi chez une autre : sa mère (source intarissable d'affection), une autre femme, une amie, une collègue, etc...

Le mariage : On oublie souvent, trop souvent que le mariage est une espèce de contrat chimique (ou financier, mais c'est un autre débat.):

Homme : donne moi du sexe et de l'affection (endorphine et adrénaline)

Femme : soit présent auprès de moi (ocytocine). Ce que l'on oublie, c'est que le besoin en ocytocine n'est jamais comblé chez la femme, il lui en faut toujours plus (“aime moi encore plus fort, soit encore plus attentionné”) !! De plus, lorsqu'apres un an ou deux la production baisse, mais que la demande reste la même, il en résulte une frustration chez la femme. Celle ci, peut réagir en sollicitant son mari, mais le plus souvent, la réponse à une frustration consiste à provoquer chez l'autre une frustration plus grande (critiques acides et faciles par exemple).
L'homme a aussi sa part de tort dans l’histoire : sa testostérone le pousse a agir sans trop réfléchir (c’est son côté “gros bourrin”), et surtout sans trop écouter les conseils de sa femme.

Dans le couple "longue durée", certains problèmes peuvent survenir (manque de reconnaissance chez l'homme, manque de sexe, manque de présence ou baisse de production d'ocytocine chez la femme, etc...). De là, plusieurs scénarios peuvent intervenir:

Scénario catastrophe : La femme frustrée critiquera constamment son mari ou se tournera exclusivement vers ses enfants. De ce fait, l'homme ayant moins d'affection se renfermera sur lui même dans un premier temps (il va dans sa caverne), puis essaiera de se tourner vers l’extérieur pour compenser (gratitude des collègues, affection de sa mère ou d'une autre femme, recherche de sexe à l’extérieur du couple, etc...)

Scénario idéal: L'homme s'occupe de sa femme et la contente du mieux qu'il peut, en lui donnant le sentiment d’être l’unique. La femme lui donne de l'affection, du sexe, encouragements/félicitations, le fait de sentir utile, compétent, supérieur...[note JF: il y a d’autres scénarios, notamment le scénario mère/enfant ou père/fille entre couples qui, s’il n’est pas idéal tient assez longtemps avant d’engendrer la catastrophe.. Mais là c’est une autre histoire..]

La possessivité:

Chez la femme: "Ne va pas vers une autre: si tu t'en vas, je risquerais de ne plus avoir ma dose d'ocytocine et ça serait dramatique. Pour être sûr que tu ne partes pas, je te manipule pour te faire croire que tu es supérieur, alors qu’en fait c’est moi qui dirige par en dessous"
Chez l'homme: "je t'aime, tu es ma femme et ça m'arrange pour mon image en société tant que tu me donnes ma dose d'endorphine et d'adrénaline. J'ai pas envie d'en chercher une autre alors je t'enferme. Pour être sur que tu ne partes pas, je te manipule pour te faire perdre confiance en toi."

La dépendance affective:

-chez la femme: "donne moi ma dose d'ocytocine !"
-chez l'homme: "donne moi mon adrénaline !"


Le piège de l'amour passion: L'amour-passion chez l'homme est une notion assez abstraite, elle correspond en général au contentement de ses besoins en terme d'endorphine, adrénaline, et le peut d'ocytocine qu'il a besoin. [Note JF: en fait, il y a d’autres mécanismes qui explique l’amour passion et notamment la baisse de sérotonine. Voir notamment Helen Fisher.. et un bon résumé sur ce site]

Chez la femme, la production d'ocytocine générée par l'amour passion a l'effet d'un "shoot" permanent, entraînant une dépendance à l'autre grandissante. Elle s'oublie, l'autre deviens tout, trop besoin de cette drogue à laquelle elle s'est accoutumée. Quand la production de celle-ci diminue ou que l'homme s'éloigne, la sensation de manque est telle que c'est la crise, l’hystérie ! L'idée même que l'homme s'en aille, que la production baisse est intolerable, entraine bcp d'angoisse et de possesivite ! [Note JF: l’amoureux devient alors une addiction et son éloignement vécu comme une phase de sevrage très douloureux]

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Commentaire : en fait cette théorie est sur-simplifiée, car tout en restant dans le domaine hormonal, c’est un peu plus compliqué. En particulier le rôle de la dopamine, l’hormone du désir, n’est pas décrit ici. L’évolution différenciée de la testostérone chez l’homme et la femme non plus (dans l’acte sexuel, l’homme voit son taux de testostérone diminuer et celui de la femme augmenter, ce qui expliquerait les ardeurs de plus en plus fortes des femmes et la diminution de celle de l’homme).

Mais ce qui est intéressant c’est de voir que les relations amoureuses sont essentiellement des relations d’addiction. On va vers l’autre parce qu’on est en état de manque.. Ce qui est intéressant, c’est que si l’on est vraiment à l’écoute de ses désirs, et de ce qui se passe en nous, on peut sentir la montée et la baisse d’hormones: le manque qui pousse vers l’autre, et inversement la satisfaction (le cocktail endorphine / ocytocine qui crée la fusion après l’amour, etc..) qui en résulte..

Cela ne résume pas la relation amoureuse, simplement c’est l’un des aspects.. On a souvent très envie de balayer ce type d’explication, car on préfère de loin les versions romantiques nourries de préjugés (“je l’aime il est tout pour moi; nous nous aimons et cela durera toute la vie ainsi; il ne m’aime plus, c’est un goujat; il ou elle m’a trompé(e); on ne peut pas avoir confiance dans les hommes; les femmes sont chiantes avec leur besoin d’attention”, etc..) et de croire que nos comportements sont le résultat de notre libre arbitre. Mais ce que montrent ces études, c’est que notre comportement et nos émotions (nos joies et nos souffrances) sont avant tout le résultat de comportements aussi rationnels que le fumeur qui fait 20km à minuit alors qu’il fait froid et qu’il pleut pour trouver un paquet de cigarettes et qui explique son geste en disant “j’aime fumer, cela me fait plaisir”.. Il s’agit simplement de voir que nous sommes dépendants à l’autre parce que notre comportement est régi par ce cocktail hormonal qui nous pousse à agir..

C’est là que les enseignements spirituels deviennent intéressants, car il nous pousse à essayer de se déconditionner, c’est à dire à sortir de ces liens qui nous empêchent d’être libre (comme toute dépendance addictive). Dans ce contexte, il s’agit, comme le préconise la voie tantrique, de prendre conscience et de voir cette dépendance, sans la renier (car cela nous met tout aussi en dépendance), pour simplement observer tout cela, sans en être dupe, en constatant qu’il s’agit ni plus ni moins du jeu de la Vie en nous. Cela nous fait descendre de notre piédestal de superbe (“nous ne sommes tout de même pas des animaux”... ben... si!) et nous permet d’être plus proche de chacun, d’être plus empreint de compassion vis à vis des jeux relationnels que nous jouons et des souffrances qui en résultent. Le Samsara, c’est juste un jeu d’hormones...

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