28 septembre 2014

Embargo russe : Des agriculteurs bretons dressent une effigie de François Hollande sous une guillotine


En avez-vous entendu parlé cette semaine ? Les agriculteurs français ont bloqué les routes pour protester contre les sanctions européennes contre la Russie, mercredi 24 septembre. La route RN12 à Landerneau, Bretagne, dans le nord-ouest France, a été bloquée par 130 tracteurs pendant plus de deux heures. Le blocus a montré l'indignation des agriculteurs au sujet de l'embargo russe sur les importations de produits alimentaires de l'UE provoquées par les sanctions de l'UE. Les cultivateurs ont éparpillé des pommes de terre, des choux-fleurs, incendié des pneus et des mottes de foin et ont dressé une effigie du président français François Hollande sur une guillotine. (Video à voir sur RT) (1)

Vers 18h, arrivés devant l'entrée de Landerneau bloquée par un cordon de gendarmes mobiles, les manifestants ont déversé des déchets sur un rond-point voisin avant d'y mettre le feu. Ils ont amené une fausse guillotine sous laquelle un pantin était affublé du visage du président François Hollande, puis ils l'ont guillotiné. Après quoi, les manifestants ont commencé à quitter les lieux, sans confrontation, vers 18h30. (2)

Pour les producteurs la situation s'avère intenable. «On veut mettre en avant la conjoncture et les extrêmes difficultés que nous rencontrons depuis le début de l'année», a expliqué Hervé Conan, président de la section légumes de la FDSEA des Côtes-d'Armor : «L'embargo russe a des conséquences très importantes sur nos exploitations.»

«Notre chiffre d'affaires, depuis plus d'un an, a baissé de 30% à cause des conditions climatiques, de la consommation qui baisse, des charges qui augmentent et de l'embargo russe», a lancé de son côté Jean-Luc Moulin, trésorier de «Terres de Saint-Malo», une des coopératives.

Les manifestants, parmi lesquels une majorité de légumiers mais également quelques artisans et commerçants, ont indiqué que leur action visait à maintenir la pression sur le gouvernement pour réclamer un allègement administratif et fiscal.

La manifestation a démarré quelques heures après la réunion entre légumiers bretons et le ministre de l'Agriculture à Paris, au cours de laquelle Stéphane Le Foll a annoncé la mise en place de mesures en leur faveur dès la semaine prochaine.

Dans le détail, les solutions mises sur la table par Stéphane Le Foll sont de trois niveaux et devront être étendues à l'ensemble de la filière fruits et légumes, sur tout le territoire, a précisé le ministre, qui en recevra les représentants vendredi, avant un rendez-vous européen lundi à Milan.

Stéphane Le Foll entend d'abord demander à la Commission européenne «d'étendre la liste des produits éligibles» aux aides de soutien face à l'embargo russe, afin d'intégrer, entre autres, les productions bretonnes comme chou-fleur, artichaut et brocoli qui en étaient exclus. Il souhaite également des mesures de soutien au marché comme des retraits de marchandises ou la recherche de nouveaux clients pour désengorger le marché et juguler la chute des cours. Ces propositions seront présentées au Conseil des ministres européens de l'agriculture, mardi prochain en Italie.

Localement et «à court terme», les préfets de région devront évaluer la situation des exploitations «les plus en difficulté» afin de les aider «dès la semaine prochaine», sous forme de soutiens à la trésorerie mais aussi prises en charge de cotisations sociales, remboursements et exonérations de taxe sur le foncier non bâti. (3)

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