20 octobre 2014

René Guénon et les sept tours du diable

Le 11 septembre constitue indéniablement l'événement clé qui définit notre époque. Ce jour là, beaucoup de masques sont tombés et le pouvoir occulte se dévoilait enfin tel qu'en lui même : impitoyable, machiavélique et pervers. À cet égard, on remarquera que l'un des premiers commentaires émana de Kissinger, un être haut placé dans la pyramide illuministe qui déclara laconiquement " voilà quelle est la véritable puissance du Mal". On ne pouvait mieux résumer la situation.

"La meilleure ruse du Diable est d'avoir fait croire qu'il n'existait pas" dit le proverbe. Aujourd'hui, quand on évoque le "Diable" , c'est souvent courir le risque de se voir ridiculiser. En ces temps modernes, le Diable est devenu un "croque-mitaine" armé d'un trident qui regarde rôtir les damnés en enfer.

Depuis le grand convent sataniste de 1717, tout a été fait pour folkloriser cette notion de Mal et le ramener à un concept entièrement individuel et moralisateur qui se définit comme "l'ensemble des choses méchantes et mauvaises que chaque homme porte en lui".

D'un point de vue traditionnel, le Mal n'a en vérité rien à voir avec la morale et les mauvaises actions. Dans son essence ontologique, le Mal véritable n'est pas d'ordre individuel mais supra-individuel voire même infra-terrestre si l'on veut aller au fond des choses.

En outre, la plupart des gens sont également convaincus que le Diable est un concept typiquement judéo-chrétien, ce qui est parfaitement faux puisqu'on le retrouve chez les noirs d'Afrique, les Arabes, les Perses, les peuples nordiques, les égyptiens, les chinois etc...

Toutes les Traditions évoquent le mythe des " Sept Tours du Diable ". En occident c'est René Guénon qui a le plus contribué à le populariser via tout d'abord le compte rendu qu'il fit du livre W.B. Seabrook "Aventures en Arabie". Il abordera ensuite ce thème à divers reprises dans sa correspondance privée.

Dans son compte-rendu du livre de W.B. Seabrook, voici le passage le plus explicite :

Ce qui est peut-être le plus digne d’intérêt, à l’insu de l’auteur qui, malgré ce qu’il a vu, se refuse à y croire, c’est ce qui concerne les « Sept Tours du Diable », centres de projection des influences sataniques à travers le monde ; qu’une de ces tours soit située chez les Yézidis, cela ne prouve d’ailleurs point que ceux-ci soient eux-mêmes des « satanistes », mais seulement que, comme beaucoup de sectes hétérodoxes, ils peuvent être utilisés pour faciliter l’action de forces qu’ils ignorent.

Il est significatif, à cet égard, que les prêtres réguliers yézidis s’abstiennent d’aller accomplir des rites quelconques dans cette tour, tandis que des sortes de magiciens errants viennent souvent y passer plusieurs jours ; que représentent au juste ces derniers personnages ?

En tout cas, il n’est point nécessaire que la tour soit habitée d’une façon permanente, si elle n’est autre chose que le support tangible et « localisé » d’un des centres de la « contre-initiation », auxquels président les awliya es-Shaytân ; et ceux-ci, par la constitution de ces sept centres prétendent s’opposer à l’influence des sept Aqtâb ou « Pôles » terrestres subordonnés au « Pôle » suprême, bien que cette opposition ne puisse d’ailleurs être qu’illusoire, le domaine spirituel étant nécessairement fermé à la « contre-initiation »
Selon Guénon, ces tours servent donc à projeter des influences d'ordre satanique, en d'autres termes ce sont des ouvertures en lien avec le monde infra-terrestre à partir desquels des entités démoniaques se répandent pour exercer diverses influences sur le genre humain.
Leur but est de maintenir les hommes enfermés dans le domaine de l'illusion voire de les entraîner vers des états infra-humains, dont la dernière étape ne peut être que la chute aux enfers, qui constituent en quelque sorte le stade ultime des états inférieurs de l'être.

Fissures dans la grande muraille

Dans Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, René Guénon donne un aperçu aussi clair que précis au sujet du rôle de ces influences démoniaques infra-terrestres dans le contexte actuel de fin de cycle :

Ainsi avons-nous parlé de « fissures » par lesquelles s’introduisent déjà et s’introduiront de plus en plus certaines forces destructives ; suivant le symbolisme traditionnel, ces « fissures » se produisent dans la « Grande Muraille » qui entoure ce monde et le protège contre l’intrusion des influences maléfiques du domaine subtil inférieur. Pour bien comprendre ce symbolisme sous tous ses aspects, il importe d’ailleurs de remarquer qu’une muraille constitue à la fois une protection et une limitation ; en un certain sens, elle a donc, pourrait-on dire, des avantages et des inconvénients ; mais, en tant qu’elle est essentiellement destinée à assurer une défense contre les attaques venant d’en bas, les avantages l’emportent incomparablement, et mieux vaut en somme, pour ce qui se trouve contenu dans cette enceinte, être limité de ce côté inférieur que d’être incessamment exposé aux ravages de l’ennemi, sinon même à une destruction plus ou moins complète.

Du reste, en reste, en réalité, une muraille n’est pas fermée par le haut et, par conséquent, n’empêche pas la communication avec les domaines supérieurs, et ceci correspond à l'état normal des choses ; à l’époque moderne, c’est la « coquille » sans issue construite par le matérialisme qui a fermé cette communication. Or, comme nous l’avons dit, la « descente » n’étant pas encore achevée, cette « coquille » ne peut que subsister intacte par le haut, c’est-à-dire du côté où précisément le monde n’a pas besoin de protection et ne peut au contraire que recevoir des influences bénéfiques ; les « fissures » ne se produisent que par le bas, donc dans la véritable muraille protectrice elle-même, et les forces inférieures qui s’introduisent par là rencontrent d’autant moins de résistance que, dans ces conditions, aucune puissance d’ordre supérieur ne peut parvenir pour s’y opposer efficacement ; le monde se trouve donc livré sans défense à toutes les attaques de ses ennemis, et d’autant plus que, du fait même de la mentalité actuelle, il ignore complètement les dangers dont il est menacé.

Dans la tradition islamique, ces « fissures » sont celles par lesquelles pénétreront, aux approches de la fin du cycle, les hordes dévastatrices de Gog et Magog, qui font d’ailleurs des efforts incessants pour envahir notre monde; ces « entités », qui représentent les influences inférieures dont il s’agit, et qui sont considérées comme menant actuellement une existence « souterraine », sont décrites à la fois comme des géants et comme des nains, ce qui, suivant ce que nous avons vu plus haut, les identifie, tout au moins sous un certain rapport, aux « gardiens des trésors cachés » et aux forgerons du « feu souterrain », qui ont aussi, rappelons-le, un aspect extrêmement maléfique; au fond, c’est bien toujours du même ordre d’influences subtiles « infra-corporelles » qu’il s’agit en tout cela .

À vrai dire, les tentatives de ces « entités » pour s’insinuer dans le monde corporel et humain sont loin d’être une chose nouvelle, et elles remontent tout au moins jusque vers les débuts du Kali-Yuga, c’est-à-dire bien au-delà des temps de l’antiquité « classique » auxquels se limite l’horizon des historiens profanes.

Localisation

Les 7 tours du Diable se veulent la contre façon parodique des grands centres initiatiques et à l'instar de ces derniers, elles sont censés refléter l'ordre céleste au sein du monde terrestre. René Guénon en dénombre sept, deux en Afrique sur les fleuves Soudan et Niger, une en Syrie, une en Iraq dans la région où vivent les Yézidis, une au Turkestan, les 2 dernières sont situées en Sibérie.

À partir de ces informations certains en on déduit que leur répartition s'effectuait en vertu des principes de la géométrie sacrée et indiquerait soit la constellation de la grande Ourse, soit celle d'Orion.

En outre, dans un lettre datée du 19 mai 1936, René Guénon indique que selon lui, il y pourrait y avoir divers autres centres secondaires notamment en Californie et il révèle qu'au Soudan non loin d'une de ces tours, on retrouve une ethnie qui se transformerait en animaux sauvages la nuit tombée :

« À propos de la contre-initiation, je pense que vous avez vu ce que j’ai écrit l’an dernier sur les « sept tours du diable », dans le compte rendu du livre de Seabrook où il est question de celle qui se trouverait chez les Yezidis, c’est à dire dans l’Irak. Pour les autres, on parle de certaines régions situées vers les confins de la Sibérie et du Turkestan ; il y a aussi la Syrie, avec les Ismaïliens de l’Agha-Khan et quelques autres sectes assez suspectes ; puis le Soudan, où il existe, dans une région montagneuse, un population « lycanthrope” »d’une vingtaine de mille individus (je le sais par des témoins oculaires) ; plus au centre de l’Afrique, du côté du Niger, se trouve la région d’où venaient déjà tous les sorciers et magiciens de l’ancienne Égypte (y compris ceux qui luttèrent contre Moïse) ; il semble qu’avec tout cela on pourrait tracer une sorte de ligne continue, allant d’abord du nord au sud, puis de l’est à l’ouest, et donc le côté concave enserre le monde occidental.

Naturellement, cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’autres centres plus ou moins importants en dehors de ces lignes ; vous parliez de Lyon, et il y a sûrement aussi quelque chose en Belgique. Quant à l’Amérique, le point le plus suspect semble bien être la Californie, où se rassemblent tant de choses hétéroclites ; il est vrai qu’il s’agit surtout d’organisations pseudo-initiatiques, mais il y a sûrement quelque chose d’autre qui les mène, même à leur insu ; l’utilisation de la pseudo-initiation par des agents de la contre-initiation, dans bien des cas, apparaît comme de moins en moins douteuse. (Lettre de René Guénon à Vasile Lovinescu, Le Caire, 19 mai 1936)

Des propos incroyables qu'il réitère dans une lettre datée du 25 mars 1937 :

« Il parait que l’atmosphère d’Anvers est quelque chose d’effroyable, qui donne même des malaises physiques inexplicables ; mais, là et même pour Lyon, comme peut-être aussi les Baléares et quelques autres lieux d’Europe, et pour la Californie en ce qui concerne l’Amérique (car ce n’est sans doute pas pour rien que tant de choses bizarres s’y rassemblent), je pense qu’il ne s’agit en somme que de centres secondaires, qui ne doivent pas être comptés en nombre de « tours » proprement dites.

Celles-ci semblent plutôt disposées suivant une sorte d’arc de cercle entourant l’Europe à une certaine distance : une dans la région du Niger, d’où l’on disait déjà, au temps de l’Égypte ancienne, que venaient les sorciers les plus redoutables ; une au Soudan, dans une région montagneuse habitée par une population « lycanthrope » d’environs 20. 000 individus (je connais ici des témoins oculaires de la chose); deux en Asie Mineure, l’une en Syrie et l’autre en Mésopotamie ; puis une du côté du Turkestan où il y a des choses aussi « mêlées » qu’en Syrie, en bon et en mauvais ; il devrait donc y avoir encore deux plus au nord, vers l’Oural ou la partie occidentale de la Sibérie, mais je dois dire que, jusqu’ici, je n’arrive pas à les situer exactement. » (Lettre de René Guénon à Marcel Clavelle du 25 mars 1937)

Dans un autre courrier daté du 22 avril 1932, il confirme l'existence de cette population de lycanthropes affiliés à la divinité égyptienne à tête d'âne connue sous les noms de Seth et de Typhon :

Cela semble d’ailleurs s’être réfugié en grande partie dans certaines régions du Soudan, ou il y a des choses vraiment peu ordinaires : ainsi, il paraît qu’il y a une région ou tous les habitants, au nombre d’une vingtaine de mille, ont la faculté de prendre des formes animales pendant la nuit ; on a été obligé d’établir des sortes de barrages pour les empêcher d’aller faire au dehors des incursions pendant lesquelles il leur arrivait souvent de dévorer des gens.

Je tiens la chose de quelqu’un de très digne de foi, qui a été dans le pays et qui a eu même un domestique de cet espèce, qu’il s’est d’ailleurs empressé de congédier dès qu’il s’en est aperçu.

Les écrits de René Guénon constituent autant de pièces de puzzle qui une fois rassemblées apportent un éclairage nouveau sur le déroulement de fin de cycle. On retiendra que depuis le début du Kali Yuga il y a plus de 6400 ans, le genre humain est soumis à des influences d'ordre démoniaques qui ont pour origine les abîmes infernaux. Cette influence s'exerce pour le moment de manière limitée à partir de 7 centres principaux et de divers autres centres secondaires qui constituent autant de "fissures dans la muraille" qui séparent la dimension terrestre de l'infra-monde.

Si pour le moment, l'homme est relativement protégé par ces influences, dans le contexte de la fin des temps, un évènement insoupçonné va entraîner la disparition de cette muraille virtuelle et permettre ainsi à de véritables hordes de démons de posséder littéralement le corps des hommes tout en dissolvant leur personnalité.
Ce sera l'ère des "Gog et Magogs" tel que prophétisé par les Traditions du monde entier.

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