03 janvier 2015

2014 : record d’émigration des juifs français vers Israël


L'émigration juive de France vers Israël, qui avait cru de 60% l'an dernier, s'est encore accélérée en 2014. Elle devance nettement, sur les neuf premiers mois de l'année, celle de Russie et celle d'Ukraine.


De notre correspondant à Jérusalem

L'émigration juive de France vers Israël, qui avait dépassé en 2013 celle provenant des États-Unis, semble en passe de devenir la plus importante au monde. Elle devance nettement, sur les neuf premiers mois de 2014, l'emmigration de Russie et même celle d'Ukraine, pourtant dopée par les tensions qui ont suivi la destitution de Viktor Ianoukovicth. Selon les statistiques collectées par le ministère israélien de l'Intégration et dévoilées par l'AFP, 4566 Juifs ont quitté l'Hexagone pour l'État hébreu entre le 1er janvier et le 31 août. Leur nombre devrait s'établir «sûrement autour de 5500» sur l'année, selon le directeur de l'Agence juive en France, Ariel Kandel, ce qui représente environ 1% de cette communauté.

Les départs pour Israël, qui avaient cru de 60% l'an dernier, se sont encore accélérés depuis le début 2014. Plusieurs causes sont couramment attribuées à ce phénomène. À la motivation sioniste, qui pousse de nombreux Juifs français à émigrer pour porter leur concours aux guerres de l'État hébreu, se mêlent les conséquences de la crise économique et la montée de l'antisémitisme. Les vives polémiques suscitées par l'humoriste Dieudonné et les incidents qui ont émaillé certaines manifestations contre la guerre dans la bande de Gaza ont vraisemblablement incité de nombreux candidats au départ à franchir le pas.

Un plan d'intégration pour les Juifs venus de France

Au cœur de l'été, plus de 2000 Juifs français sont ainsi arrivés en Israël. L'Agence juive affirme qu'aucun de ces nouveaux immigrants n'a renoncé à ses projets en dépit du conflit qui faisait rage quelques kilomètres au sud d'Ashdod ou d'Ashkelon, où nombre de Français s'installent à leur arrivée. Durant la seule journée du 16 juillet, ils furent 460 dont 195 enfants à emprunter deux vols Paris-Tel Aviv spécialement affrétés par l'État hébreu. «Votre aliyah est la meilleurs réponse aux roquettes de l'ennemi», leur a lancé Natan Sharansky, le président de l'Agence juive.

Cette institution, qui multiplie les programmes d'incitation et d'aide aux nouveaux arrivants, mise sur l'aliyah de France pour redynamiser l'immigration vers Israël qui, ces dernières années, connaît un relatif tassement. Plus encore que dans d'autres pays, la maîtrise des équilibres démographiques constitue en Israël un secteur crucial. Un plan visant à faciliter l'intégration des Juifs français a d'ailleurs été présenté en début d'année par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou. Il s'agit notamment de favoriser l'apprentissage de l'Hébreu ainsi que de développer les équivalences, encore rares, entre les diplômes français et ceux délivrés en Israël. L'Agence juive a aussi annoncé le renforcement de ses effectifs à Paris où, depuis un an, quelque 30.000 personnes ont assisté à des réunions d'information sur l'aliyah.

L'agence, prompte à communiquer sur le nombre de Juifs qui gagnent l'État hébreu, est en revanche plus discrète lorsqu'il s'agit d'évoquer ceux qui repartent. L'installation en Israël n'est pourtant pas sans difficulté. S'il est relativement aisé de trouver en emploi en raison de la croissance soutenue et du faible taux de chômage, il est parfois plus difficile de le conserver. Et les nouveaux arrivants, volontiers séduits par le dynamisme de la société israélienne, s'étonnent parfois de constater qu'elle n'offre pas des mêmes amortisseurs sociaux que leur pays d'origine.

Source: http://www.lefigaro.fr/international/2014/09/06/01003-20140906ARTFIG00042-la-france-premier-pays-d-emigration-vers-israel-en-2014.php

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