30 mars 2015

Dévastation causée par la caste des bureaucrates parasites



L’objectif des travaux de Ivan Daraktchiev est d’observer une série de pays afin de comprendre certains évènements. Ayant vécu à l’époque du communisme en Bulgarie avant de partir s’installer en Belgique, il est familier avec la dévastation que peut causer une classe de bureaucrates parasites, une nomenklatura, qui détruit une société aussi bien économiquement que moralement.
Cette idée embrasse l’analyse autrichienne. Après des années passées en Belgique, il a réalisé que l’Union européenne était similaire au système communiste lorsque ce dernier est dirigé par une nomenklatura. A dire vrai, de nombreuses démocraties occidentales sont dans une position similaire. Il surnomme ce type de système politique parasite et destructeur une « nomenklaturocratie » et pense qu’Orwell avait vu juste. Il en va de même pour Mises et Rothbard et Rockwell et tous ceux qui ont embrassé le mouvement intellectuel de la liberté dans l’espoir de voir naître une meilleure société et de meilleurs arrangements politiques.

Avec cette idée à l’esprit, selon laquelle les gouvernements sont contrôlés par une classe dirigeante qui tente de s’isoler de ses sujets, la différence entre le communisme, le fascisme et la démocratie devient une simple question de degré. Les disputes entre démocrates et républicains deviennent triviales. L’idée qu’une république puisse surpasser une démocratie devient triviale, puisque les deux impliquent une constitution et des représentants, qui mènent sur le contrôle d’un parti et une nomenklatura. La question clé ici est de savoir en quelle mesure une nomeklatura peut se transformer en une nomenklaturoratie, en quelle mesure le gouvernement a été capturé par ceux qui l’occupent au point que le peuple en ait perdu tout contrôle.

Aux Etats-Unis, nous reconnaissons tous que les bureaucraties professionnelles ont un énorme pouvoir, que les mêmes personnes et les mêmes idées dirigent Washington peu importe le parti au pouvoir, et que les politiques mises en place suivent ces idées, et non les préférences du public d’électeurs. Cet écart entre ce que veut le peuple et ce que leurs élus choisissent de faire ne cesse de s’élargir, ce qui indique que le gouvernement n’est pas contrôlé par le peuple, bien que ce dernier vote et choisisse ses représentants. La raison en est que la nomenklatura et les partis passent au crible tous les candidats et façonnent leurs agendas dès qu’ils arrivent à Washington.

Après des années et des décennies au cours desquelles ceux qui contrôlent le gouvernement exercent leurs préférences, qui sont bien souvent folles, infondées et idiotes aux yeux des masses qu’ils gouvernent, le caractère moral de la société et son économie se retrouvent détruits. Les classes au pouvoir s’adonnent à des dépenses extravagantes et inutiles, comme des guerres en Irak et au Vietnam ou des explorations spatiales, ou tentent de transformer une économie en un paradis pour travailleurs communistes, transformer une société en un groupe politiquement correct, produire un climat plus tempéré, fonder des frontières fixes en Europe, fonder un Etat-providence, réduire les inégalités salariales, mettre fin aux cycles économiques ou encore créer une société au sein de laquelle aucune forme de discrimination n’est permise. La liste de projets est infinie. Aucune société ne peut survivre le détournement de ses ressources vers des projets qui coûtent bien plus cher que les gains qu’ils produisent. Ceux qui contrôlent le gouvernement détruisent la société et l’économie. Si un gouvernement faisait le bien ou créait un système susceptible de faire le bien, il se retrouverait aussi détruit. En d’autres termes, si la constitution avait de bons aspects, ils auraient été détruits.

A mesure que les gens commencent à se rendre compte de la détérioration qui se produit, de l’ampleur des dettes générées, du déclin des modes de vie, de l’injustice et de la corruption qui naissent lorsqu’un gouvernement s’éloigne de ses devoirs de base, des abus qui se transforment en une multitude d’abus, l’idée de séparatisme se fait rampante. C’est à ce moment que des mouvements de sécession et des mouvements séparatistes se développent. Ceci est dû à la désarticulation de la vie, de la liberté et du bonheur, qui est le produit dérivé voire l’objectif des bureaucraties de la classe dirigeante et de la nomenklatura. La cruauté, la méchanceté, la folie, la stupidité, l’injustice, l’extravagance, l’inefficacité, l’idiotie – tous naissent d’un gouvernement et d’une nomenklatura qui contrôle tous les échelons du pouvoir, accentuent le séparatisme, les rebellions, les émeutes et les révolutions.

Le séparatisme signifie qu’un groupe d’individus se trouve frustré et malheureux des arrangements politiques existants. Les raisons de leur malheur varient. La cause de ces raisons, quelle qu’elles soient, est typiquement le fait que le gouvernement ne travaille pas pour le peuple. La cause de cet échec du gouvernement est le fait que la classe au pouvoir, la bureaucratie, ou la nomenklatura, a pris le contrôle de la loi, des taxes et des ressources, et ne se soucie plus des demandes du peuple. Le peuple n’a donc plus aucun choix si ce n’est de mettre fin à son gouvernement. Voilà qui sonne un peu comme Thomas Jefferson et la Déclaration d’indépendance, vous ne trouvez pas ? Il est aussi possible que certains des membres les plus intelligents de la classe au pouvoir tentent d’améliorer la situation en changeant les politiques du gouvernement. Et malheureusement, il est aussi possible que la classe au pouvoir développe un Etat policier plus strict et une répression accrue. Elle va parfois jusqu’à s’attaquer aux dissidents et jeter en prison les responsables.

Le séparatisme signifie que le peuple tente de renverser les injustices de l’Etat.

L’Ukraine en est un exemple, puisqu’elle a été dirigée par la Russie tout en ayant un mode de vie bien inférieur aux citoyens russes. La sécession de Venise en est un exemple. L’Ecosse veut actuellement se séparer de la Grande-Bretagne. Les Grecs et les Italiens veulent quitter l’Union européenne, mais cette dernière a installé de nouveaux gouverneurs, malgré leurs préférences. Partout dans le monde, la révolution est dans l’air, et pour une bonne raison. La nature des arrangements politiques existants n’est pas satisfaisante. Le contrôle de la pensée, du vocabulaire et de la propagande par les classes dirigeantes commence à s’effondrer et se heurter à la diffusion d’informations permise par internet. Une rébellion des différences locales se développe. Les détails sont suffisamment différents pour obscurcir les points communs, et partout, la situation est la même. C’est ce que nous a appris le film « Network », paru en 1976. Vous en souvenez-vous ? « Je suis fou furieux, et je ne l’accepterai plus ! ».

L’avenir demeure incertain, même pour ceux qui comprennent le présent. Nous ne savons pas quelles révolutions pourront en naître. Seront-elles totales ? Sanglantes ? Laisseront-elles place à toujours plus de répression, comme en Egypte ? Quelle forme de gouvernement viendra remplacer celle que nous avons aujourd’hui ? Combien de temps durera le processus de renversement ? Les révolutions mettent généralement une à deux décennies à se développer et à s’achever. Qui gagnera la bataille des esprits, des volontés et des muscles ?

Je m’oppose depuis toujours à l’usage de la violence. L’union soviétique s’est effondrée avec très peu de violence. Ce qui est le plus importante, c’est de comprendre et de savoir par quoi remplacer un système qui ne fonctionne plus. De mon humble avis, cela implique le remplacement des idées morales corrompues et des systèmes inefficaces par des idées éthiques et des relations humaines qui respectent les êtres humains et leur liberté. Plus les gens comprennent ce concept, plus les gens parviennent à achever un consensus pacifique, plus cette transition est facile.

Mais puisque les idées diffèrent en matière d’éthique et que les êtres humains sont des créatures imparfaites, il y a des chances que des désaccords persistent. D’une part, il y a d’importantes différences entre les religions. Toute religion dont les croyants pensent avoir la clé de la seule vérité peut créer des problèmes si elle tente d’imposer sa vision des choses à ceux qui n’y adhèrent pas. Tous les avocats d’une idéologie politique qui tentent d’imposer leur vision à d’autres peuvent causer de grandes souffrances. Une utopie est bien loin d’apparaître. La taille et l’ampleur des nouvelles sociétés et des nouvelles politiques nous sont inconnues. Tous ceux qui pensent avoir la clé de la vérité et l’imposent à d’autre contre leur volonté ne peuvent que perpétrer la misère.

Je ne vois pas de solution si ce n’est de vivre et de laisser vivre, de s’occuper de ses propres affaires, de respecter le droit des autres de vivre comme bon leur semble, et de permettre une compétition amicale entre les groupes et arrangements sociaux. Il faut laisser chaque homme choisir sa propre société et son propre gouvernement.

De mon humble avis, le moindre que nous puissions faire est reconnaître les fautes et les erreurs du passé, les prendre ouvertement en compte et en tirer des leçons. Nous ne pourrons que mieux vivre si nous respectons le fait que les Etats-Unis se sont trompés sur de nombreux plans en matière de gouvernement, et si nous comprenons pourquoi ils se sont trompés et les fausses idées qui ont été construites sur ces erreurs. Nous devrions reconnaitre que les Américains ont eu raison lorsqu’ils ont permis au mode de vie de s’améliorer. Tout ce qui implique les arrangements sociaux et politiques de base est difficile à comprendre. Il n’y a pas de mode d’emploi. L’Histoire n’est qu’une succession de batailles. 

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