23 avril 2015

Bougrab : la fuite...

 
C'est ce qui s'appelle prendre le large. Au sens propre comme figuré. Jean­nette Bougrab, qui avait révélé sa relation avec le dessi­na­teur Charb après la tuerie de Charlie Hebdo, vient d’ac­cep­ter un poste à l’am­bas­sade de France à Hel­sinki (Finlande).

L’an­cienne secré­taire d’État de Nicolas Sarkozy a confirmé au Parisien.fr avoir accepté un poste de conseiller cultu­relle de la représentation française dans le pays scandinave. Trois mois et demi après l'assassinat qui ont fait de son compa­gnon, le directeur de l'hebdomadaire Charb, le 7 janvier dernier dans les atten­tats de Char­lie Hebdo,qui avaient fait douze morts au total, Jean­nette Bougrab a donc décidé de quit­ter la France.

«Je rejoins en effet l'ambassade de France en Finlande, et serai opérationnelle à Helsinki à partir de fin août début septembre. Mais pas au poste d'ambassadeur, ni de consul, mais de conseiller culturel: un poste modeste». Elle partira avec sa fille âgée de quatre ans.
Une façon pour l'ancienne secrétaire d'Etat à la Jeunesse de tourner la page, «changer d'air après la violence et la méchanceté» qui se sont déchaînées contre elle dans l'après Charlie, lorsqu'elle a évoqué le deuil de son compagnon Charb. Depuis, elle et sa famille sont toujours sous protection policière.

Un livre en mai

Auparavant Jeannette Bougrab publiera le 13 mai chez Albin Michel son livre «Maudites», des portraits de femmes qui l'ont marquée notamment le prix Nobel de la Paix, Malala Yousafzai, jeune pakistanaise de 17 ans, victime des talibans et icône de la lutte pour le droit des femmes dans son pays. Ce livre comprend aussi un portrait de la propre mère de Jeannette Bougrab, actuellement gravement malade, au chevet de laquelle elle se trouve.

En janvier dernier, Jeannette Bougrab avait fait polémique. La conseillère d'Etat avait été fortement critiquée par la famille et les proches du caricaturiste Charb pour ses différents témoignages sur leur relation dans les médias après les attentats contre Charlie Hebdo. Principalement visé son témoignage choc auprès de Ruth Elkrief sur BFMTV.

Trois jours après la dispa­ri­tion du cari­ca­tu­riste, en effet, la famille de ce dernier avait fait paraître un commu­niqué parti­cu­liè­re­ment cinglant. « Nous démen­­tons formel­­le­­ment l'enga­­ge­­ment rela­­tion­­nel de Charb avec Jean­­nette Bougrab, avaient-ils déclaré. La famille ne veut plus que Jean­­nette Bougrab s'exprime au sujet de Charb dans les médias de quelque manière que ce soit. »

Une relation intense mais discrète

Des propos qui avaient boule­versé l’ex-secré­taire d’Etat. « Personne ne pourra m'enle­­ver ma rela­­tion avec Charb, avait-elle répliqué dans Paris Match. Nous n’avions pas fait de commu­­niqué pour annon­­cer notre rela­­tion. Mais nous ne nous cachions pas. Stéphane avait prévenu ses parents. Il connais­­sait ma mère et ma fille May l’ap­­pe­­lait «papa». C'est moche d'en arri­­ver là. »

«Mon compagnon est mort assassiné parce qu'il dessinait dans un journal», avait-elle témoigné à l'époque La mort de celui qu’elle appe­lait «son amour » l'avait profondément choqué. Elle avait d'ailleurs refusé d'aller manifester le 11 janvier. «Je n'y serai pas, confie-t-elle. Ce n'est pas ma place. Toutes les manifestations ne me le rendront pas. C'est une tragédie pour la France. Il est irremplaçable», assène-t-elle dans un dernier sourire en étouffant un ultime sanglot. «Il n'aimerait pas me voir triste. »

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