23 avril 2015

Time Magazine : Marine Le Pen adoubée par les Américains


La patronne du Front national foulait mardi soir le tapis rouge du gala annuel de Time Magazine à la faveur de son apparition dans le classement des 100 personnalités les plus influentes. L'occasion d'une pause bienvenue après les récents troubles au sein du parti.

Sa première incursion dans le Nouveau Monde n'avait guère convaincu. Fin 2011, une entrevue avec l'ambassadeur d'Israël aux Nations Unies, Ron Prosor, prestement dénoncée comme «un piège» par ce dernier, puis une rencontre entre deux portes avec un second couteau de la politique américaine, le libertarien Ron Paul. Lui aussi gêné aux entournures d'avoir été pris comme un bleu dans l'embrouillamini de la politique française.

Cette fois, Marine Le Pen est de retour aux États-Unis, et le tapis rouge a été déroulé pour elle. Littéralement: mardi soir, la patronne du Front national a foulé celui l'accueillant dans le Lincoln Center, épicentre culturel de Manhattan dans l'Upper West Side, où se tenait le Gala annuel de Time Magazine couronnant les cent personnalités les plus influentes du monde. Son festival de Cannes à elle.

Pendant cinq minutes, selon Europe 1, elle a joué le jeu des photographes, en robe de cocktail bleu pétrole, accompagnée de son compagnon Louis Aliot, le vice-président du FN, en smoking pour l'occasion.

«Ce soir, la France des oubliés n'est pas oubliée» Marine Le Pen

Dévisagée par les autres convives, visiblement anonyme pour la plupart, hormis quelques regards furtifs et embarrassés, elle a pris le temps de savourer le moment, rappelant que «21 avril, c'est un symbole»: allusion au premier tour de l'élection présidentielle 2002, lorsque son père Jean-Marie Le Pen avait ravi la seconde place à Lionel Jospin, derrière Jacques Chirac, provoquant un séisme politique sans précédent. Malgré la brouille sérieuse entre le père et sa fille, l'évènement demeure historique pour le Front national. «Ce soir, la France des oubliés n'est pas oubliée», ajoute Marine Le Pen, assumant la reconnaissance internationale que lui offre Time Magazine.

Nancy Gibbs, la patronne de l'hebdomadaire a bien précisé dans son éditorial que «les grands esprits ne pensent pas tous de même: des politiciens de différents horizons idéologiques se trouvent sur la liste du fait de leur aptitude à orienter la conversation dans de nouvelles directions». Celle qui, semble penser la presse anglo-saxonne de plus en plus intriguée par la saga frontiste, pourrait entraîner Marine Le Pen sur les plus hautes marches du pouvoir hexagonal, «d'ici dix ans», comme elle l'a ouvertement prédit en 2014 à la correspondante parisienne de Time. «Sa prédiction ne parait plus absurde», commente cette dernière, relevant qu'elle s'est en outre «finalement séparée de son père et de son antisémitisme nocif».

Mais ce soir, Marine Le Pen veut penser à autre chose, apprécier l'instant. Elle est venue passer «une bonne soirée» au Lincoln Center, où le gala «Time 100» fait le buzz du fait d'un mini-concert du rappeur Kanye West, escorté par sa compagne, la sculpturale Kim Kardashian, cible numéro un des paparazzis.

Parmi les beautiful people, les riches et les puissants, la présence de Marine Le Pen n'étonne plus guère outre-Atlantique: le jury de Time Magazine a reconnu en elle une des personnalités marquantes de la scène politique européenne, au même titre qu'Alexis Tsipras, le premier ministre grec populiste d'extrême-gauche récemment élu à la faveur d'une fronde anti-establishment.

«Il ne reconnaît plus son parti, et pour lui c'est dur» Marine Le Pen au sujet de son père

Sur la liste des «leaders» de Time, la Française figure, excusez du peu, entre Barack Obama, Hillary Clinton, le président indien Narendra Modi, Angela Merkel, Benyamin Nétanyahou, mais aussi le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Javad Zarif, Vladimir Poutine, Raul Castro … et le dictateur nord-coréen Kim Jong-un qui, surprise, n'a pas fait le déplacement.

Pour son séjour new-yorkais, parenthèse bienvenue de trois jours après la crise interne au FN, Marine Le Pen s'est accordée une vraie pause touristique, déambulant au pied de la Statue de la Liberté où elle n'était «jamais allée», saluant des touristes français ravis de se faire photographier en sa compagnie, et confiant à Paris-Match, outre «parler très mal l'anglais et ne faire aucun effort», son dépit de ne pas être totalement prise au sérieux par son ingrat de père. «Il a du mal à accepter le fait que je puisse à avoir une légitimité en dehors de lui, confesse-t-elle finalement. Il ne reconnaît plus son parti, et pour lui c'est dur. Je crée un parti de gouvernement, lui ne connaît que l'opposition.»

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