07 mai 2015

Retour

Source

Un an de silence m’a permis plusieurs constats :

- d’abord, vérifier dans ma chair le dire du Christ : les vieilles outres ont du mal à contenir le vin nouveau ;

- ensuite, et c’est important : j’écris pour fixer ce qui vient, faire un point sur la navigation en cours, pour construire et léguer, mais aussi pour me rassurer ;

- n’étant pas exempt de peur, je ne peux donc pas rejeter l’hypothèse que ce qui suit est une variante de la fameuse « méthode Coué » destinée à supporter les prédictions affreusement noires de l’époque, conjurer la nuit qui vient ;

Cet indispensable préalable étant posé, j’en arrive au sujet de ce dernier texte, qui, je le précise pour les coupeurs de têtes et de cheveux en quatre, n’est pas la démonstration d’un spécialiste, mais le simple point de vue (hairesis, en grec, mot insupportable à tous les pouvoirs) d’un être humain en quête de Lumière et de Liberté, à l’usage de ses frères et sœurs.

Il est donc possible que des cafards le balayent d’un revers de main parce quelque point de détail soit contestable. Il n’empêche qu’il existe un monde au-delà du monde des cafards, heureusement inaccessible aux cafards, et c’est précisément le sujet.

Dernière précision : ces pages n’ont pas l’ambition de dire des choses nouvelles, mais d’aider celles et ceux qui s’inquiètent légitimement de l’avenir proche à prendre un peu du recul nécessaire à traverser ce qui reste du fleuve et de ses tourbillons.

Notre temps dans le Temps

Mon entière existence a été bercée par des textes qui ont pour fondement les doctrines chrétiennes, gnostiques et hermétiques. Plus tard, avec l’irruption du réseau informatique, j’ai accédé à d’autres informations que tous connaissent : histoire secrète, folie et corruption des élites, mensonge généralisé, j’en passe.

Comme tout humain attentif aux signes des temps, voire comme tout humain, même inattentif, je vois que nous glissons ensemble sur une pente que personne ne reconnaît avoir choisi.

Ces précisions ont pour simple but de dire que je me situe dans la mouvance des Anciens qui considéraient un temps non pas linéaire mais cyclique, mais aussi et surtout évolutif, en forme de spirale qualitative.

La notion d’évolution, qui dans les doctrines anciennes s’appliquait à la création intérieure, au perfectionnement de l’âme, a été dévoyée depuis Darwin et entrée à coups de marteau répétés dans la caboche des hommes pour leur faire croire que notre espèce est, par adaptations successives au milieu ambiant, le nec plus ultra physique et psychique d’un programme hasardeux (cf. Jérôme Monod) qui nous donne tous les droits sur notre habitat et les différentes espèces qui le peuplent, dont la nôtre.

Rien de plus aberrant pour les Anciens, et pour tous ceux qui ont réussi à échapper au massacre intellectuel : nous sommes un maillon de l’immense chaîne du vivant. Plus, nous aurions une responsabilité particulière, en tant que lien entre le visible, la chair, l’animé, l’animal, l’horizontal et l’invisible, animateur, informateur, vertical. Notre station debout en serait le signe.

J’ai usé d’un euphémisme en parlant de « massacre intellectuel », puisque la force puissante qui s’apprête à submerger le monde n’a reculé devant aucun massacre physique depuis le temps, les milliers d’années peut-être, qu’elle est à l’œuvre. Massacres, trahisons, mensonge quasi-total : ce n’est pas le fruit d’un hasard, mais bien une volonté délibérée d’une constance prodigieuse. Quelque chose, ou quelqu’un veut apparemment la ruine des hommes, du règne naturel, d’un projet. La ruine de l’Homme en tant qu’élément crucial reliant l’invisible (le Divin) et le visible.

Cet implacable constat est essentiel. C’est la base de départ de toute saine réflexion. Il rejoint le « conspirationnisme », et je l’assume totalement, de toutes mes cellules. Je n’en ai aucune preuve à apporter aux sceptiques, et cela ne m’importe pas, car je n’ai pas l’ambition de convaincre.

Les gnostiques distinguaient trois sortes d’humains : les hyliques, dont les besoins et la constitution sont principalement matériels, les psychiques, qui regroupent tout ce qui se soucie de mieux-être, de perfectionnement, de régir ce monde, de gain, de perte et de progrès, et les pneumatiques, ou spirituels, que je définirai comme les esprits qui cherchent à se dégager des lois de ce monde.

A mon sens, nous sommes tous un alliage à des degrés divers de ces trois composantes.

Le Temps est cyclique et non linéaire comme on nous l’enseigne, voici la base.

Les Anciens distinguaient quatre époques : les âges d’Or, d’Argent, d’Airain, et de Fer, ce dernier suivi de ce que les indous appelaient « pralaya », la dissolution.


Dissolution

Pour moi, c’est le stade auquel nous sommes parvenus. Ça recouvre assez exactement les régimes théocratiques enfouis dans la poussière des millénaires, de l’Egypte à la Chine ou à l’Inde, puis leur corruption en empires ou royaumes combattants, de la Perse aux invasions aryennes, des successions de pouvoirs en Amérique latine à l’édification des nations asiatiques, africaines, océaniques, européennes, moyenne-orientales. A leur suite, le règne vulgaire des marchands, de la Renaissance au XIXème siècle, puis celui des incultes laïcs, sous-tendu par des parasites d’état, l’homme grégaire – prolétaire – au service d’une minuscule oligarchie, puis, maintenant, l’ère des masses errantes, privées de tout, et surtout de tout recours à la dignité, considéré comme pur bétail, depuis qu’on leur a ôté le souvenir de leur origine.

Origine, voilà un mot parlant : venu de la Lumière. Voici ce qu’il faut restaurer en nous et en chacun de ceux qui nous approchent : ce souvenir enfoui que nous sommes venus de la Lumière, pas de l’obscurité.

On emploie le terme « dissolu » pour qualifier une conduite immorale. Blaise Pascal disait que la morale était variable en fonction des frontières : « Vérité en deça des Pyrénées, erreur au-delà ». Certes. Mais au-delà des coutumes, l’homme profond, intègre, intégral, dispose d’une structure de valeurs qui partout régit ses relations à ses semblables et aux autres règnes.

Dans le monde ancien, s’il arrivait que certains outrepassent les bornes, la justice des hommes les rattrapait et mettait un terme à leurs exactions. Justice des hommes sous-tendue par la conscience toujours active d’un lien entre le Ciel, créateur, dispensateur, ordonnateur et dernier juge, et la Terre.

L’homme moderne, lui, se découvre lessivé, hypnotisé par le mensonge ambiant qui depuis des siècles répète en boucle que tout est permis depuis que la notion d’un dieu créateur, dispensateur, ordonnateur et dernier juge, a été déclaré pure superstition. Depuis, ce pauvre quasi cadavre d’homme républicain supporte sans sourciller d’être laminé, broyé, dépossédé, vidé de sa substance et de toute espérance par un système dont il ne cherche souvent même plus à comprendre la nature.

Quand il commence à percevoir cet état de fait, effaré par l’immensité du problème, il fuit, rend les armes, s’enterre, se suicide ou se met au service de l’inéluctable.

Nous voici donc, comme le géant Offerus, à la tête de chien, christianisé en saint Christophe, au milieu du fleuve. Dieu veuille qu’on ait depuis longtemps dépassé le milieu, et qu’il ne reste que quelque pas à faire. Mais le courant est fort, le fardeau de notre humanité (l’enfant Jésus dans le mythe chrétien) pèse d’un incroyable poids, et la tentation est forte pour chacun de nous, des plus forts aux plus humbles, de jeter cela à l’eau pour enfin s’échapper. Pour aller où ?


Existence et vie

Les Anciens (excusez-moi d’en revenir toujours à cette culture qui m’a nourrie toute mon existence) savaient que nous ne sommes pas « de ce monde », mais « dans ce monde ».

Ce que nous croyons être notre « vie », n’est que notre « existence », ce qui signifie tout simplement que nos péripéties et celles du monde environnant se situent à l’extérieur. A l’extérieur de quoi ? Du Centre, du Vide, du moyeu, pour parler comme Lao Tseu. Hors la Vie. Pourtant toujours présente, puisque sans Elle, rien.

Dans la plupart des langues sémites, Dieu est nommé AL, EL. C’est l’étranger absolu : IL, ou ELLE, Celui qui est lointain. Mais aussi le plus proche, comme le rappelle le Coran, qui l’appelle ALLAH : «Nous sommes plus près de lui que sa veine jugulaire» (Coran, 50 :16 ).

Car, comme le montre la langue des Oiseaux, qui voit les choses d’en-haut, AL est dans ALL. Il est en tout, en chaque chose. Ce que dit à sa manière le Tao té King : « le Tao donne sa vie aux dix mille êtres, par sa vertu il les nourrit ».

Dans le temps de la dissolution, les dix mille êtres, ou tout au moins une fraction importante des dix mille êtres a totalement perdu de vue cette immanence. Perte de mémoire due à l’éloignement.

Non pas dans le Temps ni dans la distance, car ces notions sont purement illusoires, mais dans cette densification de l’Énergie primordiale qu’on appelle Matière, notre Mère, notre berceau, notre tombe.

L’être humain dont l’Origine est pure Lumière s’est incarné. La racine KR désigne aussi bien la chair (caro) que la pierre. Dans le mythe grec de Deucalion, seul survivant d’un déluge, les hommes nouveaux naissent de pierres qu’il jette derrière son épaule. La Pierre philosophale est la Matière sublimée, la chair parfaite en laquelle renait la Lumière primordiale.

C’est la raison pour laquelle tout actuellement s’acharne pour souiller notre chair, la chair du monde, celle des animaux, des végétaux, des minéraux, le sang de l’eau, l’air que nous respirons, l’amour charnel en pornographie, l’Art sacré en « piss Christ ». Souiller la création, c’est lui faire perdre le souvenir de sa lumière intérieure, qu’elle est venue manifester. Tout est fait pour ramener nos pensées au monde le plus basique des besoins essentiels : manger, avoir un toit et des vêtements. Nombreux sont ceux qui n’ont rien de tout cela, encore plus nombreux ceux qui craignent avec raison, probablement, de le perdre rapidement.

Et pourtant, la Terre est riche et pourrait nous nourrir tous, et au-delà. Il suffirait de si peu : que l’immense énergie vouée à la violence et à l’avidité se répande autrement.

Et pourtant, il semble que l’immense majorité des humains n’ait pas voulu, ne veuille pas de ce monde dément où les plus éloignés de la Vérité intérieure, de la Lumière et de l’Amour semblent rouler sur un boulevard sanglant sans que rien puisse s’y opposer.

Et ce terrible constat sape toutes les forces qui nous restent, nos dernières espérances.

Ce serait oublier que nous existons dans cette portion de temps qui est dévolue à la dissolution.


Phénix

Dans l’éternel mouvement cosmique, basé sur la dualité où existent les dix mille êtres, la dissolution prélude à une nouvelle coagulation.

Les formes anciennes se dénouent, riches de l’expérience acquise, pour se constituer autrement. Le Phénix renaît bel et bien de ses cendres, et pour reprendre la devise du billet d’un dollar : le nouvel ordre naît du Chaos. C’est parfaitement juste.

Ce qui l’est moins, ou semble être totalement injuste, c’est qu’un voleur s’empare du Nouveau Monde pour en faire son immonde chasse gardée, pour y avilir toute noblesse et toute beauté.

C’est oublier une chose importante, voire fondamentale : nous espérons la naissance d’un nouveau monde, alors que l’élite corrompue parle d’un « nouvel ordre du monde ».

Qui sait si la naissance d’un monde renouvelé ne passe pas par cette phase ?

Une phrase ancienne dit, par allusion au scorpion : « In cauda venenum », c'est-à-dire : le venin (se concentre) dans la queue.

Analogiquement, c’est dire que le pire d’un cycle apparaît à la fin. Le scorpion étant réputé se suicider quand il est en danger, ça présente effectivement un risque sensible pour la survie de l’humanité et de la planète. Mais en aucun cas, cela ne signifie que ce pouvoir insensé ait une quelconque chance de se maintenir.

L’apocalypse de Jean prévoit au contraire sa chute extrêmement rapide et, après que les cieux se soient retirés comme un livre qu’on roule (encore un mouvement cyclique) la naissance de la « Jérusalem céleste ».


Qui habitera ce monde nouveau ?

Pensez-vous un instant pouvoir en faire partie ? Qui voulez-vous y voir, parmi ceux que vous aimez ? Qui voudriez-vous en écarter ? Comment voudrez-vous y vivre ? En crachant sur votre ennemi, ou en toute fraternité ? Qui sera votre guide ? Votre colère, votre avarice, ou la Pure Lumière dont nous sommes tous faits ?

Ces simples questions répondent, à mon sens, à nos préoccupations : le monde abominable qui est le nôtre, et qui chaque jour l’est un peu plus, répond à une fonction essentielle : nous pousser dans nos retranchements, nos derniers retranchements, à l’endroit exact (sous le soleil exactement, chantait Ginzburg) où nous n’avons plus qu’un seul choix : savoir QUI nous sommes, et, par conséquent, ce que nous voulons et quel monde nous paraît juste.

C’est un lieu commun que de répéter que nous projetons le monde. Nous projetons en ce moment l’encre la plus noire, le venin ultime, le plus laid de nous-mêmes, le concentré de nos terreurs, somme de toute la peur que nous avons ressenti, et aussi de celle que nous avons infligée durant les cycles des cycles (saecula saeculorum), le fruit gorgé de toutes nos rapines, de notre avidité, de notre violence nous revient et nous dit : maintenant, mange moi, et tu connaîtras l’intime essence du bon, et du mauvais.

L’intolérable monde qui nous enserre de toutes parts a beau se présenter, comme toujours, et comme la Grande Prostituée, sous les formes les plus désirables (progrès, bonheur, sécurité), plus grand monde n’y croit, et ce même parmi les matérialistes les plus endurcis, ce qui est remarquable.


La Beauté du monde

Ce que les robots n’atteindront jamais (encore que dans « Demain les chiens », le cher Clifford Simak ait donné vie à de très attachants robots), c’est la splendeur des humains.

Chaque jour m’apporte un peu de la Parfaite Lumière qui brille à travers les êtres humains, les femmes, les hommes, jeunes, vieux, leurs espérances naïves et parfois minuscules, leur quête de sens et de pureté, parfois enfouie mais toujours visible. C’est un trésor qu’aucune atrocité ne pourra faire disparaître. Il y aura toujours un être fatigué pour se charger du fardeau de son voisin exténué, toujours un pauvre pour aider un plus pauvre et c’est absolument magnifique.

La Beauté des humains va de pair avec la Beauté du monde, comme l’a magnifiquement chanté saint François d’Assise.

Moi qui suis flapi et cherche plutôt le retrait, je veux rendre spécialement hommage aux jeunes générations qui naissent douées d’une forte exigence, capable de renverser bien des murailles pour étendre le Royaume de Dieu sur des terres brûlées par la guerre éternelle.


Mourir/renaître

Hormis ceux-là, les peuples, les âmes, après avoir perdu le souvenir de leur splendide Origine, sont tombés très bas.

Pour les disciples d’Orphée, nous sommes morts et enterrés. Notre corps, cette matière environnante est une prison et un tombeau. D’autres disent une école. Qui sait ? Les trois peut-être ?

Le grand ésotériste Pierre Gordon remarque que toutes les initiations archaïques ont pour thème la succession mort/renaissance. Comme pour marquer que cette caverne que nous appelons le monde n’est qu’une mort symbolique.



Aller au bout de la mort, c’est se donner une chance de renaître, comme le Phénix.

Être initié, c’est renaître de son vivant. Ça n’a aucun rapport avec un quelconque pouvoir ou savoir. Juste être en lien avec l’Esprit originel, avec la Lumière qui nous informe. Avoir retrouvé le souvenir de l’Arcadie où nous vivons vraiment : ET IN ARCADIA EGO.

Se souvenir que nous sommes en train de traverser un fleuve, chargés d’un message ou d’une mission, pour y édifier ou y vivre dans un nouveau monde, et que nous devons y apporter ce lourd fardeau, cette promesse symbolisée dans le mythe chrétien par l’enfant Jésus jugé sur les épaules de l’animal sublime.

Pour passer le fleuve, il faut accepter de le laisser ronger nos formes, quitte à ce qu’il nous brûle comme un acide, nous ébranle et nous fasse vaciller, car à un moment donné, ce n’est plus nous qui marchons et qui portons, mais nous qui sommes portés. C’est ici le Mystère.

Cet instant approche. Pour cela, il ne faut plus rien peser, ou pas grand-chose.

Se souvenir que cette existence est illusoire, un rêve, et ne pas attacher trop d’importance aux formes qu’il prend, ou que nous lui attribuons.

Quel que soit le tyran, ou la forme du tyran, s’il s’arroge tous les pouvoirs sur le visible, le palpable, notre existence quotidienne, nos pensées, nos moindres actes, il ne peut absolument rien contre cette simple chose : un cœur pur, qui se souvient.

« Que me fait qu’ils tuent mon corps, disait Socrate au moment de boire la cigüe, ils n’auront pas mon âme ». Merci à ce grand ancêtre.


Dépouillement

Moins il peut, le tyran, et plus il enrage. Sa soif de sang et de pouvoir se heurte à un mur impénétrable : l’humanité reliée à son Origine, le Ciel, et à sa mère, la Terre et tout ce qu’elle contient : nos frères et sœurs les animaux, les plantes, les éléments, aussi souffrants et mis à mal que nous le sommes, aussi désespérés que nous pouvons l’être quand nous perdons le souvenir.

Plus sa rage augmente, plus il invente de nouvelles lois, de nouveaux interdits, de nouveaux supplices. C’est pourquoi il ne faut pas s’attendre à une existence paisible. Dieu veuille que cela nous soit donné, mais rien n’est sûr.

Attendons-nous par contre à découvrir des territoires inconnus : le flicage total du net et de nos moindres gestes est, je le pense, susceptible de nous rendre la faculté de télépathie qu’avaient nos ancêtres, et d’autres modes de communication subtile.

Communication est un mot moderne que j’aime peu, qui sent la séparation. Un beau mot ancien sera plus approprié à ce nouveau genre de relation : Communion.

Il n’y a de véritable amour que dans la communion des âmes, et celles-ci ne peuvent communier que dans le liquide commun où baignent tous les êtres : AL.

Pour Lui/Elle, pas besoin d’écrans, de relais, d’antennes ni de Google glasses (glace ?).

La rage et l’extrême violence qui s’exercent et s’exerceront de plus en plus contre tous les hommes et toutes les créatures ont et auront pour objet largement inconscient de remettre la création dans l’évidence : tout est mort hors la relation consciente à notre Origine. Vivre, c’est réintégrer la Conscience divine, qui est en tout sans limitation ni séparation.

La Bête folle de son pouvoir nous dépouille de tout ? C’est une chance, car il est très difficile de se dépouiller soi-même. Je sais, c’est dur, et ça risque de devenir très dur, mais c’est l’opportunité de poser tout ce qui encombre, de nettoyer encore et encore jusqu’à ce que charbon sous l’intense pression, le feu d’en bas, devienne diamant.


Retour

J’ai rêvé il y a peu que je me trouvais dans une immense caverne pleine de monde, de bruit et de mouvement. Soudain j’apercevais une fissure dans la paroi, où je me glissais. Là, tout était obscur et silencieux. Mais peu à peu, une fois détendu, mes sens apaisés, l’obscurité devenait lumineuse, d’une lumière douce et vivante. Retour à la Présence intégrale.

Que l’immense haine qui déferle rase les temples les plus précieux, les admirables temples de pierre que les Anciens nous ont légués pour refuges, il restera encore un temple en nous, le plus parfait, la Chambre du Roi, qui est le Lieu unique où Il nous parle dans le silence et le recueillement.

Qui pourrait espérer vivre enfin dans ce monde nouveau où nous ont précédé tant d’anciens, chassés, brûlés, méprisés, si comme eux, il n’est passé par le feu, purifié, rendu à son état de Parfait Temple ?

Qui pourrait espérer parvenir à cet état de perfection sans la haine qui le chasse toujours plus loin vers le Retour ?


6 mai 2015, sainte Prudence.

Vieux Jade


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.