14 août 2015

Le Vice et la Vertu

 
L’Allemagne a fait €100 Mds de profit sur la crise grecquePour quoi travaille Merkel ? Pour la zone euro ou pour équilibrer son vertueux budget sur le dos des Grecs et sauver sa réputation ?

Le plus grand créancier de la Grèce, l’Allemagne, a fait un énorme profit sur la crise de la dette du pays au cours des 5 dernières années. Elle a économisé grâce à des paiements d’intérêt à faible taux sur des fonds empruntés aux investisseurs qui se réfugiaient dans la sécurité.

Selon l’Agence France Presse :

À chaque fois que les investisseurs ont eu de mauvaises nouvelles sur la Grèce, ils se sont réfugiés sur la «zone de sécurité» de l’Allemagne, avec les taux d’intérêt sur les obligations d’État allemandes qui chutaient, selon l’étude de l’Institut de recherche économique privé Leibniz, à but non lucratif.

Le rapport dit que l’Allemagne a ainsi sauvé, depuis 2010, l’équivalent de 3% de son PIB. Ajoutant : «Ces économies dépassent les coûts de la crise – même si la Grèce venait à faire défaut sur l’ensemble de sa dette».

Les obligations d’autres pays tels que les États-Unis, la France et les Pays-Bas en ont aussi bénéficié «dans une bien moindre mesure».

Le ministre des Finances d’Allemagne, Wolfgang Schäuble, qui a toujours été contre la radiation de la dette grecque, a vanté l’équilibre budgétaire de son propre gouvernement.

Selon l’étude, cet équilibre a été possible principalement en raison de la crise grecque, qui a permis à l’Allemagne de faire de confortables économies sur le paiement des intérêts de sa propre dette.

Schäuble a dit, à plusieurs reprises, que la dette grecque de €316 Mds ne peut pas être restructurée dans la zone euro. Il a affirmé que le Grexit [la sortie de la Grèce de la zone euro, NdlR] pourrait être une solution pour la décote de la dette du pays.

Alors que les officiels grecs et européens disent qu’Athènes et ses créanciers sont proches d’un accord final sur le troisième plan de sauvetage de €86 Mds, Berlin continue à entraver le processus. La semaine dernière, les créanciers ont exhorté à plus de réformes de la part d’Athènes, faisant valoir qu’un prêt relais de deux ou trois semaines était mieux que la signature à la hâte d’un engagement sur trois ans. L’option proposée par l’Allemagne d’un prêt relais de €5 Mds pour donner plus de temps aux négociateurs [pour exiger plus d’efforts de la part de la Grèce, avec le couteau sur la gorge, NdT] est toujours sur la table.

L’accord de plusieurs milliards devrait être atteint avant la date limite du 20 août, lorsque la Grèce devra rembourser une dette de €3,2 Mds à la Banque centrale européenne (BCE).


Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

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