01 septembre 2015

De qui se moque-t-on !


«De qui se moque-t-on?». Dans un article publié dans la Tribune de Genève, le directeur du Centre islamique de Genève Hani Ramadan s'en prend aux héros du Thalys. Déplorant que les trois américains qui ont stoppé le tueur aient été «décorés avant la fin de l'enquête», il fustige la précipitation des médias. «Avant toute enquête, et avant même que les interrogatoires mettent à jour les intentions réelles du coupable, Le Figaro parle dans son édition mise en ligne le 23 août 2015 d'un «jeune islamiste marocain qui a voulu semer la mort vendredi dans le Thalys entre Amsterdam et Paris.».

François Hollande a remis lundi dernier la Légion d'honneur aux Américains Spencer Stone, Alek Skarlatos et Anthony Sadler, et au Britannique Chris Norman, qui ont tous quatre fait preuve d'un sang-froid exemplaire ayant permis l'arrêt du terroriste.

Mais pour le frère du célèbre universitaire musulman Tariq Ramadan, il s'agit d'une «mise en scène aux proportions extraordinaires et planétaires». «On trompe l'opinion publique en donnant à des actes isolés des proportions gigantesques et des interprétations précipitées, voire erronées.», écrit-il.
«Impérialisme américano-sioniste»

Après l'attaque du Thalys, les théories du complot se sont multipliées sur Internet, dans la nébuleuse islamo-soralienne notamment. Les sites Egalité et réconciliation et Panamza, connus pour être adeptes de la théorie du complot, reprenaient ainsi l'idée que la patronne de Thalys aurait travaillé pour le renseignement américain. Ceci expliquant bien sûr cela. L'attaque du Thalys aurait «redoré l'image des Etats-Unis auprès de l'opinion publique française». Ce qui rejoint l'argumentaire d'Hani Ramadan expliquant sur son blog que cet «événement va rehausser le prestige des militaires américains».

Hani Ramadan, petit-fils du fondateur des Frères musulmans Hassan al-Banna, n'en est pas à son premier coup d'essai. Sur son blog «Islam et engagement», hébergé par la Tribune de Genève, il n'hésite pas à faire montre d'un antisionisme et d'un anti-américanisme virulents, dénonçant «l'impérialisme américano-sioniste» à longueur de billets. En juin dernier il voyait dans les trois attentats simultanés en France, au Koweït et en Tunisie la marque de la «volonté des sionistes de provoquer des soulèvements contre les musulmans». Au moment de l'attaque de Charlie Hebdo, il écrivait qu'il voyait dans cet attentat un «vaste processus de diabolisation de l'islam, savamment programmé au cours des années».

En 2005, le prédicateur avait publié dans Le Monde une tribune intitulée «La charia incomprise», où il expliquait que la lapidation était une punition, mais aussi «une forme de purification». «Ceux qui nient qu'un Dieu d'amour ait ordonné ou maintenu la lapidation de l'homme et de la femme adultères se souviennent que le virus du sida n'est pas issu du néant» écrivait-il également. Des propos qui avaient déclenché un tollé, et lui avaient valu d'être licencié de son poste de professeur de français.

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