04 janvier 2016

Les USA ont fait sortir discrètement de Ramadi assiégé 2000 combattants d'ISIS

L'armée irakienne, des unités du contre-terrorisme, la police fédérale et les tribus d'Anbar, sont entrés dans la ville de Ramadi occupée plusieurs mois durant par le groupe autoproclamé « État islamique » (ISIS). À leur grande surprise, ils n'ont trouvé que quelques cadavres du groupe terroriste, alors que les renseignements collectés par la coalition dirigée par les États-Unis et le service de renseignement irakien confirmaient la présence d'environ 2000 combattants dans la ville jusqu'aux jours précédant l'assaut final. Six combattants d'ISIS ont été arrêtés alors qu'ils tentaient de fuir Ramadi au milieu de 442 civils qui quittaient la ville un jour avant l'assaut final sur le centre de la ville.

Le même phénomène d'« évaporation d'ISIS » est apparu à Sinjar, quand 7500 Kurdes soutenus par l'US Air Force se sont emparés de cette ville clé du nord de l'Irak. Ils n'ont trouvé dedans qu'un très petit nombre de combattants d'ISIS.

Où sont donc passés tous ces combattants d'ISIS ?


Une source de haut rang au sein du gouvernement irakien m'a dit :
Les forces US opérant en Irak dans la salle d'opération militaire à Bagdad sont celles qui définissent les unités et le moment (jour et heure) des attaques contre ISIS. Si nous voulons bénéficier d'une couverture aérienne pour vaincre le groupe terroriste, nous devons nous incliner devant le commandement US. Il n'est pas invraisemblable qu'une éventuelle coordination américano-turque communique avec ISIS et indique une sortie libre aux combattants pour qu'ils se retirent en direction de la frontière irako-syrienne. C'est l'information collectée par nos drones au cours des derniers jours avant l'assaut à Ramadi.

Les Étasuniens et nous avons été informés par des signes et le renseignement humain du mouvement des troupes d'ISIS. Nous n'avions pas l'autorisation de les attaquer et personne au gouvernement ne peut contredire les Étasuniens pour le moment. Les États-Unis ont ordonné à Bagdad d'éloigner el-Hashd el-Sha'bi du champ de bataille d'Anbar, peut-être pour assurer un passage libre à ISIS et réduire l'influence de l'Iran et son crédit dans les victoires en Irak.

Les Étasuniens ont demandé aux décideurs irakiens de changer les chefs de l'antiterrorisme, du renseignement et des services de sécurité de l'armée, et du ministère de l'Intérieur. Par ailleurs, le Secrétaire Général du Conseil des Ministres a aussi été suggéré par les Étasuniens et il a donc été nommé à ce poste. Les Étasuniens veulent une équipe homogène favorable à leur politique et à la présence de leurs forces sur le terrain en Irak.

L'ère hostile, créée par l'ancien Premier ministre Nouri el-Maliki, ayant entraîné le retrait des forces US de Mésopotamie, est terminée, et la politique adoptée consiste désormais à réduire l'influence de la Garde révolutionnaire iranienne et du Major Général Qassem Soleimani dans les quelques groupes armés irakiens. Contribuant à la réussite de cette politique, il y a le fait que le Premier ministre Haider el-Abadi est en mauvais termes avec le général Soleimani. Abadi pense depuis le début que Soleimani a l'intention de le chasser du pouvoir, qu'il soutient el-Maliki et promeut d'autres choix pour le remplacer. La source a conclu :
L'Iran contrôle diverses organisations militaires de défense au sein des unités la Mobilisation populaire fortement présentes sur le champ de bataille en Irak et en Syrie. Cette influence a conduit Abadi à choisir la voie qui mène à l'« Oncle Sam » au lieu de choisir l'un des Wilayat-el-faqih. C'est pourquoi, à la suite d'une demande étasunienne explicite, Abadi a rejeté l'assistance de l'armée de l'air russe en Irak, à la différence du président syrien Bachar el-Assad. Le Premier ministre irakien est conscient de la possibilité que les USA aimeraient voir 3 cantons irakiens, un kurde, un sunnite et l'autre chiite. Les Étasuniens soutiennent aussi la présence turque en Irak, et ils ont rencontré le directeur du Service de renseignement français qui a dit : Le Moyen-Orient ne sera plus jamais le même qu'avant. Ce qui devient plus clair maintenant, c'est qu'ISIS est un jouet dont se servent des acteurs pour leur ordre du jour et le projet de remanier la carte du Moyen-Orient.

Commentaire : Washington a probablement évacué ses mercenaires en Libye, et notamment à Syrte, leur nouvelle place forte. En ce moment, Daesh cherche à prendre le contrôle de la ville portuaire stratégique d'Ajdabiya, le plus grand champ pétrolier de Libye.

Traduction Petrus Lombard





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