Selon un rapport de l’agence Thomson Reuters, les dépenses mondiales en vêtements et chaussures des musulmans devraient atteindre 484 milliards de dollars en 2019. Et d’après le cabinet de conseil en stratégie Bain & Co, la mode islamique pèserait 96 milliards et croîtrait de 5% par an, contre 3 % pour les autres marchés. Une manne qui a fait la fortune de pléthore de marques inconnues en Occident. Rien qu’en Turquie, 250 entreprises surfent sur la mode pudique, telles Armine et le colosse Tekbir qui y compte plus de 100 points de vente. Installées principalement en Asie et au Moyen-Orient, elles écoulent aussi leurs articles sur le Web en Europe et en Amérique pour répondre à la demande locale.
Le e-commerce vecteur de développement
« Les grands groupes qui trustent la mode pudique sont nés en ligne. Ils s’appellent Shukr, fondé à Londres en 2001, Tekbir, ou encore AAB, le géant britannique qui a ouvert 2 boutiques au Royaume-Uni », précise Joëlle de Montgolfier du cabinet Bain.
Dubai, qui aspire à devenir une capitale mondiale de la mode, organise, comme 16 autres métropoles – dont Paris – dans le monde des défilés islamiques. La ville se positionne pour être en pôle sur ce marché devant Istanbul. Elle espère attirer les futurs créateurs des pays du Golfe dans son quartier D3, défiscalisé et dédié au design. Un enjeu auquel Franca Sozzani, la patronne du Vogue italien, contribue depuis trois ans, en faisant émerger des talents du cru lors de la Vogue Fashion Dubai Experience.
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