23 mai 2016

Les agonies républicaines


Chacun en ce bas monde a la place qu’il mérite. La Place de la République, par exemple : une énorme poubelle à ciel ouvert, un tas d’immondices, un caravansérail bariolé de tags en tout genre au sein duquel grouille une faune improbable de zombies plus ou moins camés ou alcoolisés, ou les deux en même temps avec, planquouzés pas bien loin, les « Forces de Progrès », les virtuoses du maniement de la barre de fer et du lancer de cocktail-molotov, les « casseurs » comme les media sont convenus de les nommer, les amateurs de poulet grillé, si vous voyez ce que je veux dire… Bref, la Place en question c’est un raccourci de la République Française, un gros bordel informe où quelques voyous, couverts par une Gauche de plus en plus ahurie, se permettent les pires des exactions, forts de la quasi-certitude d’une impunité garantie par l’Autorité Judiciaire.

Ah, elle est belle leur République, avec le personnage de bande dessinée qui lui tient lieu de président, avec son gouvernement de branquignols, ramassis hétéroclite d’incapables choisis en application des critères les plus farfelus et placés au petit bonheur la chance dans des postes qui leur vont, la plupart du temps, comme une paire de charentaises à un requin-marteau. Elle fait vraiment plaisir à voir Marianne, avec son exécutif avachi, son législatif boiteux, sa justice qui louche, son administration pléthorique et podagre… on dirait une pauvre vieille pute au bout du rouleau, rongée par la vérole et abrutie par des décennies d’un alcoolisme effréné! On ne sait même pas s’il reste un espoir, s’il demeure possible encore de faire quelque chose pour la remettre sur pieds, sinon pour la guérir au moins pour tenter de lui apporter une petite rémission, un léger mieux, une embellie passagère, un semblant de soulagement, un répit… Je crains bien que non, vous savez, à partir d’un certain degré de décrépitude mieux vaut encore laisser faire la nature, proscrire tout acharnement, attendre simplement l’issue fatale dans la paix et le recueillement. Seulement voilà : les Républiques contrairement aux braves gens, ça ne crève pas si facilement, pour disparaître il leur faut du lourd, de la médecine de cheval, des révolutions, des putschs, enfin des gros trucs méchants, bien violents avec du sang, des larmes et des horreurs inexpiables à vous semer la zizanie pour plusieurs générations. Sinon, si vous comptez sur la démocratie pour vous en dépêtrer, vous pouvez toujours vous fouiller, les agonies de république ça peut se prolonger, peut être pas à l’infini mais si longtemps, quand même, que plusieurs vies d’hommes ne suffiraient pas à en apercevoir le bout.
Il faut donc nous y résigner, cette vieille Répupu nous allons nous la fumer jusqu’au filtre, sans le moindre espoir d’une euthanasie propitiatoire. Combien, encore, de manif dévastatrices, de reculades devant les réformes, de grèves SNCF, de blocages de raffineries par les routiers en colère, d’opérations escargot et autres avanies propres à bafouer l’ordre public, le droit des gens, l’autorité légitime, les libertés fondamentales… combien? Je ne sais pas mais au risque de me répéter je crains que seule la Charia ne soit en mesure, dans quelques années, de nous remettre les pendules à l’heure et les idées en place. Sauf qu’alors le remède se révèlera bien pire que le mal, mais que voulez vous, quand on crache en l’air à la verticale mieux vaut ne pas s’attendre à recevoir en retour le Saint-Esprit sous forme de langues de feu, comme Dimanche dernier.

Alors, me direz vous, on ne trouve guère d’exemple en Occident où les choses aillent si bien qu’on n’ait pas envie de changer un peu de régime histoire de respirer un bon coup. Je vous l’accorde bien volontiers. En effet la République Française n’est somme toute que l’exemple le plus caractéristique et le plus outré du déconnage invétéré que l’on retrouve plus ou moins chez toutes nos bonnes vieilles démocraties. Les sacro-saintes « Valeurs », les grands principes hérités de ces fameuses « Lumières » si chères à nos élites et si propres à leur permettre de nous entuber sans douleur, l’illusion du progrès, de l’éternelle prospérité, de la paix entre les peuples, du « vivre ensemble », le catéchisme et la foi béate en somme, tout ce fatras de fausses certitudes gravées pour une éternité douteuse dans le marbre ramolli de nos édifices démocratiques, a fini par enfoncer notre « Monde libre » -comme on disait temporibus illis- dans la mélasse sirupeuse d’une décadence de moins en moins rassurante et de plus en plus inconfortable. Du coup, les Peuples commencent peu à peu, quasiment partout, à se réveiller d’un lourd sommeil de soixante-dix ans. Avec une gueule de bois à couper au couteau !
Ils ont mis du temps, les Peuples, à réaliser que quelque chose de déplaisant se tramait dans leur dos, mais désormais ils sentent comme une brûlure, une douleur sournoise et persistante. Alors, tout à coup ils commencent à écouter un peu moins les discours lénifiants des politicards traditionnels et beaucoup plus le langage cru et sans fioritures de ceux qui leur promettent de virer les importuns, les envahisseurs, les pipoteurs de l’establishment, afin de revenir dare-dare à une conception plus terre à terre de la cité. On le voit déjà aux Etats-Unis où, à la profonde stupéfactions de tous ceux qui nous disent habituellement comment il faut penser, comment il faut voter, comment il faut faire barrage aux Nauséabonds, l’ineffable Donald Trump est en train de tout écrabouiller sur la route d’une présidentielle de Novembre dans laquelle les plus courageux des sondeurs le donnent désormais -du bout des lèvres certes, mais tout de même- vainqueur. Un éléphant d’Afrique, le mec, il charge oreilles au vent et défenses au clair, tout s’aplatit sur son passage, les adversaires républicains, rétamés, laminés, écrasés sans même avoir eu le temps de se garer et bientôt, partis comme nous sommes, la mère Hillary mordra à son tour la poussière! La recette? Toute simple : dire tout haut ce que la plupart des braves gens pensent tout bas et qu’ils n’entendent jamais, politiquement correct oblige, de la bouche des rigolos qui sollicitent leurs suffrages. Sans compter qu’un clampin à qui les Media reprochent d’avoir cinq milliards et qui répond en rigolant « vous vous mettez le doigt dans l’œil, j’en ai au moins dix », aux States ça fait un effet bœuf… ici ce serait plus qu’imprudent, et d’ailleurs nos quelques malheureux milliardaires, tous expatriés depuis lurette, ont bien autre chose à foutre que de se présenter aux élections. Mais là bas, Outre-Atlantique, les mecs qui semblent en posséder une belle paire de grosses et qui, manifestement, réussissent en affaire, on a tendance à leur faire confiance…vérité en deçà, n’est-ce pas…

Cependant, sur notre bon vieux Continent en ce beau Dimanche de Mai 2016, la panique règne grave chez nos bien aimés échotiers. Et voui, l’Autriche s’apprêterait semble-t-il à élire un président d’ekstraime drouate! Vous vous rendez compte! Pas un nazi bon teint, bien sûr, il a tout juste quarante-cinq balais, ce gus, mais un néo, sans doute! Un type qui se balade avec un révolver à la ceinture! Un affreux, quoi, un skinhead chevelu avec un costard croisé et une canne pour marcher suite à un vieil accident…forcément suspect… bref, la pire des ordures, c’est certain, encore heureux qu’il ne dispose pas des pouvoirs d’un Hollandouille, vous vous rendez compte, il serait capable de tenir ses promesses, lui! Et faut voir ce qu’il promet : un épouvantable xénophobe ce zigomar! Paraîtrait qu’il construirait des barrières aux frontières, qu’il n’accorderait le droit d’asile qu’aux vrais réfugiés, qu’il expulserait sans pitié ceux qui violent et qui assassinent… d’aucuns assurent même qu’il déclarerait la guerre à l’Italie, comme au bon vieux temps! Non mais vous réalisez? Un fou quoi, le Fürer revisité par Facebook, Mein Kampf en version numérique, l’anschluss à l’envers, si ça se trouve, Angela a intérêt à numéroter ses gros abattis faisandés! Ça fout les jetons, pas vrai, tout ce qu’on peut lire sur l’ingénieur Hofer… à l’évidence un garçon bien sous tout rapport; puisse-t-il être élu dès ce soir, on rigolerait un peu! Et s’il pouvait servir d’exemple aux autres membres de l’Union, pas vrai? Ça changerait un peu la donne…
Oui, parce que somme toute, les Européens se glissent progressivement et avec délice dans une nauséabonderie du plus mauvais aloi. Déjà aux affaires en Hongrie, en Pologne, en Finlande, les salopards de la peste brune se trouvent en pleine ascension aux Pays-Bas avec l’indestructible Gert Wilder, en Italie où la Ligue du Nord reprend sacrément du poil de la bête, en Allemagne, aussi, avec une AfD qui commence à damer le pion aux Chrétiens Démocrates ainsi qu’aux Socio du même tonneau en gagnant allégrement des élections régionales. Et ces chers Suédois, alors, hein, dites moi, le modèle-socialiste-pour-le-monde-entier, ils en sont où? Eh bien chez eux aussi ça fonctionne, dites donc, les « Démocrates de Suède » comme ils s’appellent là bas, n’arrêtent pas de progresser. J’entendais même hier l’inimitable Christine Ockrent qui s’étonnait, sur France Culture : « mais qu’est qu’ils ont, ils craignent que les réfugiés ne leur subtilisent leurs emplois? » Eh non, connasse, c’est pas ça qu’ils craignent! Si tu te baladais un peu du côté de la Goutte d’Or ou de Saint Denis, au lieu de te cantonner au Cinquième, peut être comprendrais-tu un peu mieux de quoi ils ont peur, les Nordiques… Décidément ils restent à jamais indécrottables ces Merdiatiques, pas vrai, je crois qu’au bout du compte on finira par faire sans eux! Enfin j’espère.

Parce qu’évidemment, la France, où la mère Le Pen réalise des scores époustouflants mais ne gagne jamais rien, finira peut être elle aussi par cesser d’écouter tous ces enfoirés qui lui prédisent l’apocalypse en cas de victoire du FN. Encore un petit effort, encore quelques attentats sanglants, encore un peu de Calais, même si les media oublient systématiquement d’en parler, encore un peu plus d’exaspération devant l’évidence du changement de population… qui sait, ça marchera peut être en 2017, on peut rêver…
Seulement, même si ça marchait, ce qui apparaît hautement improbable, cela ne résoudrait pas grand chose…on se ferait plaisir sur le moment, bien sûr, mais rappelez vous ce que je vous racontais plus haut sur les agonies républicaines… enfin, il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, pas vrai? Alors allons-y, nous verrons bien…

Bon Dimanche.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

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