02 juillet 2016

Parti national Socialiste : Enterrement de la loi de 1881 sur la liberté de la presse


Enterrement programmé de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, censure d’Internet et des réseaux sociaux, recentrage laïciste de l’antiracisme, campagnes de propagande massive… Promu par Manuel Valls et doté de 100 millions d’euros, ce « Plan d’action contre le racisme et l’antisémitisme 2015-2017 » est mis en œuvre par un préfet, Gilles Clavreul. Enquête.

« Cela fait trente ans que je travaille sur ces sujets. Je peux vous dire que jamais je n’ai vu un plan d’une telle envergure, doté de tels moyens. »

Alain Jakubowicz, Mediapart, 17 décembre 2015


« La Licra et le gouvernement marchent main dans la main. »

Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, Gala de la Licra, Hôtel de Ville de Paris, 12 mars 2016

« Le fait que ce soit à l’État de se préoccuper de l’engagement de la société civile, je ne suis pas sûr, enfin a priori, ce n’est pas complètement évident, que l’élément le plus motivant pour la jeunesse, ce soit “l’État te demande de faire quelque chose alors fais-le”. »

Gilles Clavreul à la journée du « Sursaut » organisée par l’American Jewish Committee, Théâtre Déjazet, 4 avril 2016.

Dans le sillage de l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, François Hollande annonçait, le 30 mai 2014, la nomination de Gilles Clavreul au poste de « préfet, chargé d’une mission de service public relevant du gouvernement ». Sans plus de précisions. On comprendra plus tard que cette « mission de service public » n’était autre qu’une restructuration en profondeur de l’antiracisme d’État, via la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra). Ce rugueux acronyme est apparu pour la première fois à l’occasion d’un décret pris sous le coup de l’émotion par Jean-Pierre Raffarin, le 8 décembre 2003, suite à l’incendie d’un collège israélite à Gagny (Seine-Saint-Denis). À propos de cet incendie, qui ne fit heureusement aucune victime puisque le bâtiment était en travaux, L’Express avait, à l’époque, révélé dans son édition du 23 janvier 2004, l’existence d’un contrat d’assurance « renégocié » entre l’établissement et la société Axa, « à hauteur de 5 millions d’euros […] quelque temps avant l’incendie », précisant qu’aucune hypothèse n’avait été rejetée par le juge en charge du dossier.

Par la suite, la Dilcra restera une coquille vide puis disparaîtra jusqu’à sa réactivation par Claude Guéant, le 16 février 2012, pendant la campagne de l’élection présidentielle. La Dilcra dépendant désormais du ministère de l’Intérieur, c’est le préfet Régis Guyot qui est placé à sa tête avec un budget de 30 000 euros par an hors frais de personnels. Son remplacement officiel par Gilles Clavreul, le 27 novembre 2014, entraîne un changement de statut : la Dilcra se retrouve désormais placée directement sous l’autorité du Premier ministre Manuel Valls. Un changement de statut dont se « félicite » alors l’American Jewish Committee (Comité juif américain) qui présente ce rattachement à Matignon comme sa « demande » (communiqué du 26 novembre 2014). Rappelons que ce groupe de pression ultra-sio-niste basé à New York et disposant d’un bureau à Paris considère le Premier ministre français comme un « alumnus » (étudiant) comme révélé par Emmanuel Ratier dans Le Vrai visage de Manuel Valls (Facta, 2014). Un mois après l’installation officielle de Gilles Clavreul, François Hollande annoncera que la lutte contre le racisme et l’antisémitisme bénéficiera du label « grande cause nationale », qui permet de diffuser gratuitement des messages sur des radios et télévisions publiques. Pendant ce temps, Gilles Clavreul œuvre déjà à l’élaboration du « Plan d’action contre le racisme et l’antisémitisme 2015-2017 » qu’il doit remettre à Manuel Valls quatre mois plus tard…


Gilles Clavreul ou les qualités requises pour être Dilcra

« Quand j’étais petit, les racistes, c’étaient les Dupont-Lajoie. Les victimes et les coupables ne sont aujourd’hui plus les mêmes. […] Tous les racismes sont condamnables mais le racisme anti-Arabe et anti-Noir n’a pas le même ressort que l’antisémitisme dans sa vio-lence. Il faut être capable de dire la particularité de l’antisémitisme. […] Cette haine du Juif qui rassemble extrême droite et islamistes ressort à chaque fois que cela va mal dans une société. »

Gilles Clavreul, Libération, 17 avril 2016


« Je suis d’une lucidité totale et je sais que nous faisons face à des extrémistes de tous bords, de droite comme de gauche, qui sont dans une confusion mentale – plus ou mois volontaire – et qui se retrouvent pour dénoncer deux choses notamment : la République et les Juifs. Nous sommes donc en combat idéologique avec eux. […] C’est une cause sacrée qui dépasse de beaucoup la grande cause nationale. Ce n’est pas seulement l’avenir des Juifs qui est en cause, mais l’avenir de la France qui se joue. »

Gilles Clavreul, Actualité juive, 22 janvier 2015

« Du Manuel Valls dans le texte. »

L’Express, 3 février 2016


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