03 décembre 2016

Châlons : un étudiant roué de coups pour quelques euros


Mickaël* voulait simplement prendre le bus pour rentrer chez lui. Il a fini aux urgences, à se faire recoudre le crâne. Mardi soir, le jeune homme traverse le centre-ville. Il se rend place M gr -Tissier pour attraper son bus de 18 h 15. En chemin, à hauteur de la pharmacie de la rue de la Marne, un homme entre 20 et 30 ans l’interpelle.

Entouré de trois ou quatre jeunes d’une quinzaine d’années, à vélo, il semble « très énervé ». Il demande de la monnaie à Mickaël : « Est-ce que tu as de l’argent à dépanner ? » L’étudiant de 19 ans répond par la négative. Et c’est l’explosion de violence.

Lorsqu’il traverse la rue en sang et en larmes, personne ne réagit : « C’est peut-être le pire »

« Il est venu vers moi, a attrapé l’anse de mon sac et il m’a mis un grand coup de poing », raconte le jeune homme, encore choqué. Par réflexe, Mickaël tourne la tête : la frappe atteint son crâne. Il encaisse d’autres coups, notamment dans les épaules. « Je me suis enfui, j’ai couru vers la Mie Câline. » Mickaël trace, en pleurs et en sang, appelant à l’aide les passants. « Personne n’a réagi, personne ne m’a aidé… C’est peut-être le pire. »

Dans la boulangerie où il trouve refuge, la réaction est immédiate. Un homme court après les agresseurs, qui n’apprécient pas l’intervention. « Ils l’ont menacé : On va te mettre un pétard si tu nous suis, alors il a arrêté et il est revenu me porter secours. » Les pompiers prévenus, la pharmacie voisine effectuent les premiers soins. « Merci, merci à eux, heureusement qu’ils étaient là. »

Il est transporté à l’hôpital et rentre chez lui vers 23 heures, désemparé. « C’est la première fois que je vais à l’hôpital de ma vie, raconte-t-il, j’ai été agressé sans raison, je suis choqué. »

Une vingtaine d’heures plus tard, mercredi en fin d’après-midi, la tension n’est pas retombée. Entre plaies à panser et crainte de possibles représailles, Mickaël se sent mal. « Je ne le connaissais pas (l’agresseur), je ne l’ai jamais vu… Je ne sais pas pourquoi il a fait ça. » L’étudiant ayant porté plainte, l’enquête permettra peut-être de répondre à cette question.

*Prénom d’emprunt

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