17 février 2017

Abandonnez un Facebook censuré pour Diaspora, le réseau social libre...


Diaspora est un réseau social libre et décentralisé créé en 2010 par 4 étudiants de l’Institut Courant des mathématiques de l’Université de New York : Max Salzberg, Dan Grippi, Raphael Sofaer et Ilya Zhitomirskiy. Ce réseau social se divise en pods interconnectés ; pour faire simple, plusieurs sites (donc plusieurs serveurs et bases de données) permettent de se connecter au réseau.

Diaspora étant décentralisé, les données ne sont pas stockées en un seul et même endroit. Vous pouvez choisir où vos données seront stockées en fonction de vos affinités et des lois en vigueur dans chaque pays. De plus Diaspora* est libre, ce qui signifie que n’importe qui – avec les compétences nécessaires – peut créer son site et devenir maître de ses données. Si vous souhaitez créer votre propre pod Diaspora* pour vous et vos amis ou pour votre association, vous le pouvez. Vous pouvez également participer au projet pour l’améliorer : les fonctionnalités ne sont pas figées dans le temps et peuvent évoluer en fonction des besoins et demandes des utilisateurs. Si vous souhaitez participer, sans avoir de compétences en développement, vous pouvez rejoindre l’équipe de traduction.

 
Présentation de Framasphère

Framasphère est l’un des pod de Diaspora*. Il a été créé en 2014 par Framasoft, une association française loi 1901 à but non lucratif dédiée à la promotion du libre. Framasphère vous permet de vous connecter à Diaspora* et d’échanger avec l’ensemble du réseau, même si une personne est inscrite sur un autre pod. En vous inscrivant sur Framasphère, vos données seront stockées sur le serveur de Framasoft, hébergé en Allemagne. Toutefois, si vous préférez il existe déjà de nombreux autres pods

Diaspora*, une alternative à Facebook ?

Diaspora* propose des fonctionnalités similaires à Facebook. Vous pouvez échanger des messages, des liens, des vidéos et des photos avec vos amis. Vous pouvez aimer ou repartager les messages de vos amis. Vous pouvez également commenter ces messages et identifier des personnes dans vos publications.

Les fonctionnalités qui n’existent pas sur Diaspora*

Certaines fonctionnalités proposées par Facebook n’existent pas sur Diaspora* ; est-ce un mal pour autant ? Voici un petit aperçu des fonctionnalités que vous ne retrouverez pas si vous décidez de vous inscrire sur Framasphère ou un autre pod du réseau Diaspora*. 

Certaines fonctionnalités liées à la rédaction de message

Lorsque vous rédigez un message, vous ne pourrez pas y accoler votre humeur ou votre activité. Si cela vous semble indispensable, vous pouvez toujours l’écrire en toute lettre dans le corps de votre message.

Diaspora* propose un système d’ajout de géolocalisation à vos messages, comme Facebook. Cependant, Facebook a tendance à ajouter cette géolocalisation automatiquement, même si vous n’avez rien demander. Avec Diaspora*, vous évitez d’être pisté sans votre consentement ; la géolocalisation peut être ajoutée manuellement. La démarche doit venir de vous-même. Ceci dit, cela reste simple : il vous suffit de cliquer sur une icône affichée dans la zone de rédaction de message. 

Les groupes, pages et jeux Facebook

Diaspora* ne propose ni la création de page (entreprise, activité…) ni la création de groupe. Vous n’aurez donc pas la possibilité de devenir « fan » d’un acteur ou vous abonner à la page du Gorafi par exemple. Vous ne pourrez pas non plus vous inscrire dans un groupe intitulé « Petites annonces du 83 » par exemple.

Contrairement à Facebook, vous ne pourrez pas non plus passer des heures devant Candy Crush, SongPop ou je ne sais quel autre jeu. Diaspora* ne propose aucun jeu. Si cela vous manque, vous pouvez toujours rechercher « jeux flash » sur votre moteur de recherche favori, vous en aurez à foison. 

Alors que propose Diaspora ?

Les fonctionnalités de Diaspora

Diaspora* propose un tout autre fonctionnement que Facebook. Il vous faudra donc changer quelque peu vos habitudes.

Sur Diaspora*, il est possible de mettre en forme ses messages. Vous pourrez ainsi mettre du gras, de l’italique ou encore remplacer votre lien brut par un texte renvoyant vers ce lien. La mise en forme utilise la syntaxe Markdown. Ce langage reste relativement simple mais n’est pas inné, il vous faudra apprendre quelques astuces pour mettre en forme vos messages comme vous le souhaitez.

Diaspora permet également de communiquer avec n’importe qui sans avoir à devenir « ami » avec. Pour cela, il vous suffit de basculer votre message en public et n’importe qui pourra le voir, le commenter ou le partager.

Toutefois, vous pouvez restreindre l’audience de vos messages à certains « aspects », ils deviendront alors plus ou moins privés comme sur Facebook avec les options d’audience « Amis », « Personnalisé »… Ce sera à vous de choisir et de créer ces « aspects ».

 

Plutôt que des groupes ou des pages, Diaspora* utilise un système de hashtag comparable à ce qui se fait sur Twitter et qui a par la suite été mis en place sur Facebook. Pour diffuser votre message, il vous faudra ajouter divers hashtags pour décrire votre message. Il n’y a pas de limites de hashtags. Vous pourrez également vous abonner à ces hashtags pour voir dans votre fil d’actualités tous les messages qui sont susceptibles de vous intéresser. Ainsi, pour reprendre l’exemple de tout à l’heure, plutôt que de devenir fan du Gorafi, vous pouvez utiliser le hashtag #legorafi et vous y abonner pour voir les articles partagés par d’autres. 

L’anonymat sans censure

Dans les conditions d’utilisation de Facebook, il est précisé que vous devez vous inscrire avec votre nom et prénom. Il est vrai qu’il existe un grand nombre de comptes ouverts avec de faux noms mais vous risquez tout de même de vous retrouver avec un compte fermé du jour au lendemain. Si vous en doutez, sachez que c’est déjà arrivé plus d’une fois. Quid de vos données ? Vous ne les récupérerez pas, elles appartiennent à Facebook. Sur Diaspora*, l’anonymat est possible. Vous avez le droit de vous inscrire avez n’importe quel nom ou pseudo. Vous ne risquez pas de vous faire censurer et de vous retrouver avec un compte clôturé sans préavis.
 
Mon avis sur Framasphère et Diaspora

Voilà 1 an que je suis inscrit sur Framasphère et je compte poursuivre cette aventure. Je vais donc vous livrer mes impressions et vous expliquer pourquoi Diaspora* me plaît.
 Licence CC-by-SA – Simon « Gee » Giraudot 
 
Pourquoi je porte autant d’intérêt à Diaspora ?

J’accorde un grand intérêt au libre et aux solutions décentralisées. Savoir que Facebook est propriétaire de mes données et peut en faire ce qu’il veut ne me plaît pas. Il est donc tout naturel pour moi d’adhérer à l’esprit de Diaspora*. J’avais déjà tenté l’expérience au tout début du réseau social en m’inscrivant au pod joindiaspora. À ce moment-là, je n’ai pas accroché à cette alternative pour deux raisons je pense. D’une part, le réseau social était encore jeune et présentait donc certaines lacunes. D’autre part, de part sa jeunesse, la communauté francophone y était encore peu présente.

À ce jour, Diaspora* compte 650 000 utilisateurs dont 18 762 sont inscrits sur Framasphère. Autant dire que la communauté francophone est bien plus présente qu’aux débuts. Grâce aux hashtags, il est plus facile d’y trouver des personnes partageant les mêmes centres d’intérêts que sur Facebook. La communauté Diaspora* me semble également plus ouverte et accueillante ; il est assez facile d’échanger avec les autres utilisateurs. Il est possible d’y discuter de sujets sérieux comme la vie privée ou la démocratie réelle tout comme il est possible de discuter de sujets plus légers. Si vous souhaitez continuer à partager vos « citations des Minions », rien ne vous en empêche.

Et si nous migrions tous de Facebook vers Diaspora* ?

La communauté francophone sur Diaspora* a beau s’agrandir, elle reste encore faible en comparaison avec Facebook. Vos amis n’y seront sans doute pas. Cela constitue sans doute l’un des principaux freins pour une migration de Facebook vers Diaspora*. Pourtant, il est nécessaire que certaines personnes fassent l’effort de changer leurs habitudes pour convaincre les autres utilisateurs d’en faire de même. Ne l’avez-vous pas fait aux débuts de Facebook, lorsque vous avez délaissé MSN Messenger pour passer plus de temps sur Facebook ?

Les groupes Facebook peuvent facilement être remplacés par les hashtags de Diaspora*. Les pages également. Il faut cependant changer ses habitudes pour y parvenir. Passer de Facebook à Diaspora* peut donc être déroutant pour certains ; un temps d’adaptation est nécessaire. Pour autant, est-ce que cela n’est pas un sacrifice négligeable pour reprendre le contrôle de ses données ?

 

À ce jour, je me demande même si mon compte Facebook a encore un sens. J’utilise de moins en moins ce réseau social. Je n’y trouve plus beaucoup d’intérêt. Je n’utilise pas les jeux Facebook. Je ne vois pas pourquoi, en jouant à un jeu, je devrais céder certaines données aux entreprises créant ces jeux. Donc cette fonctionnalité ne me manque pas sur Diaspora* ; ce n’est pas l’utilisation que je fais des réseaux sociaux. Pourtant, je suis encore sur Facebook… parce que « tout le monde y est ». Est-ce une raison suffisante ? Et si nous faisions tous un effort en changeant nos habitudes pour montrer que notre vie privée est importante et que nous ne sommes pas d’accord pour que nos données personnelles soient revendues à des tiers ? Dernière chose : sur Diaspora* vous n’aurez aucune publicité.

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