19 mars 2017

Marine Le Pen dénonce l'«ahurissement» du gouvernement face à l'attaque d'Orly

Une demi-journée après l'agression d'un militaire à l'aéroport d'Orly, la présidente du FN a vilipendé la paralysie du gouvernement face au terrorisme. Outré, le Premier ministre a dénoncé des propos «inacceptables» et «outranciers».


«Notre gouvernement est dépassé, ahuri, tétanisé, comme un lapin dans les phares d'une voiture», a martelé Marine Le Pen lors d'un meeting aux Arènes de Metz, le jour de l'attaque d'un membre des forces de sécurité à l'intérieur de l'aéroport d'Orly, le 18 mars. «Les Français ne sont pas protégés par des gens qui refusent de regarder la réalité en face», a-t-elle insisté.

De plus, la présidente du Front national (FN) considère être la seule candidate à l'élection présidentielle en mesure de prendre le taureau du djihadisme par les cornes : «[Il est] inadmissible que cette lâcheté continue d'inspirer le programme de mes concurrents, que la plupart de mes concurrents dans cette élection n'osent prononcer les mots de terrorisme islamiste», s'est-elle désolée.

Or, la présidente du FN a vu, dans les événements d'Orly du 18 mars, une nouvelle manifestation de ce «fléau», qui prospère selon elle depuis 15 ans dans l'Hexagone. La prétendante à l'Elysée a lié le sujet du «fondamentalisme islamiste» à celui de la délinquance, s’inquiétant de la «jonction» entre ces deux phénomènes.

«Hier, c'est un fichier S qui égorge son père, son frère. Aujourd'hui, c'est un multirécidiviste, avec 44 signalements, qui a été tué à Orly, Dieu merci !, empêchant un possible massacre», a-t-elle ajouté, en référence au casier judiciaire de Ziyed B., abattu à l'aéroport par des soldats de l'opération Sentinelle.
Cazeneuve : «Il est inacceptable [...] que le débat public soit ainsi abaissé pour fracturer notre pays»

Ces déclarations sur la faiblesse du gouvernement face au péril terroriste n'a guère été du goût du Premier ministre, Bernard Cazeneuve. Dans une déclaration à l'AFP, le locataire de Matignon a déploré que Marine Le Pen choisisse «l'outrance», alors qu'un événement grave aurait pu advenir dans la matinée à Orly.

«Il est inacceptable, en matière de lutte contre le terrorisme, que le débat public soit ainsi abaissé pour fracturer notre pays», a-t-il insisté, avant d'enfoncer le clou : «Par ces propos, Madame Le Pen met en cause les services de sécurité, de secours, des transports, pilotés par les ministres entièrement mobilisés, qui ont su faire face de manière efficace et rapide.»

A la suite de cette intervention ministérielle, le vice-président du FN Florian Philippot a volé au secours de sa présidente, accusant le Premier ministre d'«incompétence» sur Twitter. «Qu'il travaille enfin ou qu'il ait la dignité de se taire», a-t-il lancé.

Une agression à Orly aux motivations encore floues

Dans la matinée du 18 mars, Ziyed B., un Français issu de la diversité de 39 ans, a été abattu par des militaires patrouillant à l'aéroport d'Orly, après avoir tenté de voler l'arme d'un d'entre eux. Pour l'instant, les autorités n'ont pas confirmé que cet acte de violence avait un caractère terroriste – ni islamiste – mais l'individu avait déjà été «détecté comme radicalisé» par les forces de l'ordre. Une perquisition administrative à son domicile en 2015 n'avait «rien donné», selon une source policière citée par l'AFP.


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