27 avril 2017

Nuit glaciale en Suisse: danger pour les cultures


La nuit de mardi à mercredi a été glaciale en Suisse, spécialement sur l'ouest du Plateau et en Valais central. Le gel est aussi attendu les deux prochaines nuits. Rien d'exceptionnel en cette période de l'année, mais les cultures risquent d'en pâtir fortement.

Le ciel dégagé sur une partie du pays a favorisé les gelées, a indiqué à l'ats Daniel Maurer, de MétéoSuisse. Une exception toutefois, l'arc lémanique, où la bise a continué à souffler, maintenant les températures dans le positif. Au Tessin de même, il faisait 6 degrés pendant la nuit à Locarno et Lugano.

Sur une large partie du Plateau en revanche, le mercure a oscillé entre -1 et -4. Le thermomètre est descendu à -2,7 à Berne. A Viège dans le Valais central, les températures affichaient -4,2. De telles valeurs ne sont pas rares en avril, note le spécialiste, elles se produisent tous les deux ou trois ans.

En journée également, l'hiver a refait son apparition en plaine. Des giboulées, entrecoupées de brèves éclaircies, sont tombées mercredi à Berne et Lausanne notamment.

Sueurs froides pour les paysans

A 5 centimètres du sol, le thermomètre a encore plus chuté: -6,4 à Berne et -8,5 à Viège ont été mesurés dans la nuit de mardi à mercredi. Il va faire encore plus froid ces prochaines nuits, qui s'annoncent claires et sans vent, spécialement celle de jeudi à vendredi, précise Daniel Maurer.

Cette baisse de température peut être problématique pour les cultures maraîchères et la viticulture. Fruits et légumes sont déjà à un stade très avancé, explique à l'ats Georg Bregy de la faîtière Fruit-Union Suisse. Qui dit valeurs négatives, dit danger pour les fruits.

Les vignes se trouvent aussi à un stade délicat, affirme Hans Rüssli de l'Union suisse des paysans (USP). Selon les régions, les viticulteurs doivent se parer en conséquence. Dans les zones lacustres par exemple, il fait un peu moins froid, les eaux jouant le rôle de réservoir thermique.

Techniques anti-gel

Les agriculteurs ne sont toutefois pas totalement vulnérables face au froid. Il existe des moyens de protéger les cultures des gelées. On peut par exemple les recouvrir d'une étoffe épaisse ou les abriter grâce à une sorte de petit tunnel, comme les fraises, illustre Hans Rüssli.

Les cultures fruitières ou viticoles sont protégées à l'aide de ventilateurs ou de bougies en paraffine. En remuant l'air, le gel ne peut pas - ou en tout cas moins fortement - se fixer, selon l'expert. Autre technique, notamment utilisée en Valais sur les abricotiers: l'arrosage des cimes des arbres. Une «carapace de glace» se crée autour des branches, sous laquelle il ne fait pas plus froid que -1.

Rien à faire par -5

Même si quelques fleurs gèlent, ce n'est pas tragique, nuance Hans Rüssli. La nature est bien faite: elle produit des bourgeons en surnombre. L'an dernier, la Suisse a été fortement touchée par le gel en avril. Les récoltes ont malgré tout été bonnes.

Mais tout dépend des températures et de la durée du gel. Jusque vers -2 degrés, les cultures peuvent être protégées. En dessous de -5, il n'y a rien à faire, affirme le chef de l'Office valaisan de la viticulture Pierre-André Roduit. Si le gel dure plusieurs jours, la part de cultures touchées peut prendre l'ascenseur.

Les arboriculteurs risquent de perdre une grande partie des récoltes, avertit de son côté MeteoNews. Les températures prévues allant jusqu'à -5 degrés vont considérablement endommager les cultures, voire entièrement les détruire.

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