19 septembre 2017

Campements de migrants, campus fermé : que se passe-t-il vraiment à l'université de Reims ?


Que s'est-il passé sur le campus Croix Rouge de l'université de Reims le 18 septembre ? Dans une certaine confusion, l'installation d'une quarantaine de migrants sur le site a provoqué la fermeture temporaire du campus. RT France s'est rendu sur place pour suivre de près l'évolution de la situation.

Tout a commencé par un arrêté pris par le président de l'université, Guillaume Gellé, le 17 septembre au soir et transmis à l'AFP. Constatant l'installation sur le campus de plusieurs familles de migrants, parmi lesquelles de nombreux mineurs, et arguant de la nécessité d'éviter «les risques immédiats pour la sécurité des biens et des personnes», l'université annonçait ainsi la fermeture du campus jusqu'à nouvel ordre.

Si l'AFP a annoncé dans la foulée que 8 000 étudiants étaient ainsi privés de cours, la journaliste de RT France qui s'est rendue sur place a pu constater que seuls certains étudiants, notamment venus pour s'inscrire, avaient réellement été affectés par cette mesure préventive, en se voyant refuser l'accès aux bâtiments.

Face au nombre relativement faible de migrants présents sur place, la vice-président de l'UNEF Reims a pour sa part dénoncé une mesure «disproportionnée».

Qui sont les migrants, que demandent-ils ?

Ce sont environ quarante migrants qui se sont installés sur le campus de l'université de Reims, dont plus d'une dizaine d'enfants. Logés de manière très précaire dans des tentes, alors que la pluie tombe à verse, ils sont pour la plupart originaires des pays de l'Est.

Après avoir occupé deux sites, un terrain appartenant à un office HLM et un parc, dont elles ont été successivement délogées, ces familles de migrants se sont installées sur ce campus où elles ont trouvé le soutien de l'UNEF. «Nous appelons les autorités locales, la mairie de Reims, la préfecture à héberger ces familles de manière urgente», a fait savoir le syndicat étudiant.

Plusieurs associations d'étudiants ont annoncé qu'elles organisaient, ce 17 septembre, un dîner avec les familles qui resteront sur leur campus afin de les soutenir. Des étudiants interrogés par RT France expliquent d'ailleurs vouloir servir de «moyens de pression» pour permettre aux migrants de se faire entendre.

Un militant explique qu'en plus de l'espoir d'attirer l'attention des autorités quant à leur éventuel relogement, les familles ont choisi de s'installer sur le campus car elles espéraient y trouver des commodités.

En fin d'après-midi, on apprenait qu'au moins une famille allait être relogée.

«Il y a des échanges avec le préfet et l'Etat sur la suite à donner : le but, ce n'est pas l'expulsion en tant que telle», a confié Guillaume Gellé à BFMTV. Ce dernier précise par ailleurs qu'aucune plainte n'a été déposée, en l'absence de dégradations ou de violences. On ignore toutefois combien de temps cette situation durera et quand la levée de l'interdiction d'accès aux bâtiments universitaires sera prononcée.

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