22 janvier 2018

Ultraviolents : Les black blocs


Après les violentes émeutes qu'a connue Strasbourg en avril 2009 lors du sommet de l'OTAN, enquête sur le black bloc, considéré comme responsable de toutes les dégradations commises.

Les blacks blocs sont désignés par les médias et les autorités comme des anarchistes-casseurs ultraviolents. Les médias parlent de 2000 black blocs lors du sommet de l'OTAN. Qu'en est-il exactement ? Voulant en apprendre d'avantage sur ces personnes entièrement vêtues de noir, j'ai décidé de me pencher sur eux.

 

Black blocs : la vérité

Un black bloc, c'est quoi ?

Tout d'abord, le black bloc est une technique de manifestation qui consiste à manifester entièrement vêtu de noir et le visage masqué.

Un black bloc est un regroupement éphémère d'individus qui se définissent majoritairement comme anarchistes. On parle alors d'un black bloc réunissant (par exemple) 5000 personnes et non 5000 black blocs.

Un black bloc n'a pas de chef et n'a pas de membres. Chacun manifeste selon son envie, mais la solidarité entre les participants est très présente.

La première fonction d'un black bloc est d'exprimer une présence anarchiste et une critique radicale au cœur d'une manifestation. Il offre aussi la possibilité à des militants de mener des actions directes car cette masse dans laquelle ils se fondent leur assure une solidarité politique et protège leur anonymat, ce qui rend d'autant plus difficile pour les policiers de cibler et d'arrêter un individu en particulier.

Si le fait que les black blocs sont de sensibilité anarchiste, ce n'est pas en raison de leur potentiel violent, mais mais bien plutôt parce qu'ils fonctionnent de façon égalitaire et libertaire ; en d'autres mots, leur structure et leur processus de prise de décision sont non autoritaires et non hiérarchiques.

Les participants à un black bloc ne sont pas tous violents, certes certains affronteront la police, dégraderont le mobilier urbain et/ou des symboles du capitalisme, d'autres choisiront de former une équipe d'infirmiers au sein du black bloc, ou de reconnaître le terrain, feront de la liaison...

A l'inverse, bon nombre de manifestations antimondialisation ont dégénérées et ou les casseurs n'avaient aucune affiliation à un parti ou à un mouvement et n'étaient pas vêtus de noir.

 

Les origines des black blocs

Les black blocs sont apparus à Berlin Ouest pendant l'hiver de 1980 alors que les policiers vidaient brutalement des squats de militants du mouvement autonome. Décidés à défendre leur logement, ces militants formeront les premiers black blocs qui affronteront les policiers dans de violents combats de rue. A l'époque l'expression lancée par la police allemande était Schwarzer Block. Le terme black bloc apparait en 1991 aux Etats-Unis lors de manifestations de personnes vêtues de noir contre la guerre en Irak.

Le 30 novembre 1999, lors de la « Bataille de Seattle » (conférence de l'OMC), les black blocs font une entrée fracassante dans le mouvement « antimondialisation » en lançant des frappes contre des succursales de banques et des magasins Gap, Levi's, McDonald's. Ce recours à la force si spectaculaire a permis au mouvement d'obtenir une très grande visibilité médiatique.

Les 20 et 21 juillet 2001, lors du G8 à Gênes, des affrontements d'une extrême violence opposent le black bloc et autres manifestants à la police. Ces événements prendront une tournure dramatique du fait qu'un manifestant italien a été froidement abattu par un policier.

Le 4 avril 2009, lors de la « Bataille du Rhin » au sommet de l'OTAN à Strasbourg, des affrontements violents ont opposé le black bloc aux policiers, si la violence des affrontements n'est pas extrême, le montant des dégâts est le plus élevé de toute l'histoire des black blocs : les dégâts se chiffrent à hauteur de 100 millions d'euros.

Black bloc et anarchie

Un amalgame est fait entre les anarchistes et les participants à un black bloc. La majorité des anarchistes n'ont pas recours à la violence et un black bloc n'est pas toujours violent.

Le terme "anarchie" est par ailleurs utilisé par les médias et les gouvernements pour qualifier une émeute, un désordre social, or l'anarchie n'est pas une émeute, l'anarchie désigne une société où il n'existe aucune autorité, aucune loi, aucun chef : c'est une société autogérée. Le terme exact pour définir une situation sans autorité ni lois où les différends se règlent par la seule violence physique (armée ou non) est l'anomie.

 

Conclusion

Pour les médias, le phénomène Black Bloc serait l'expression d'un « anarchisme » réduit à une pulsion irrationnelle qui pousse des « jeunes casseurs » à la violence et au chaos. Cette charge critique contre les Black Blocs brouille la pensée et a elle-même des répercussions politiques négatives pour l'ensemble du mouvement.

Au travers des médias, la population a une vision complètement erronée du mouvement et de ce fait, celui-ci est dénoncé en masse.

 
Avec cette présentation des black blocs, que peut-on dire sur les évènements de Strasbourg ?

Un black bloc réunissant environ 2000 personnes s'est formé pour dénoncer les pratiques policières et autoritaires des gouvernements, de nombreuses destructions ont été causés par ce black bloc.

Alors que les médias parlaient de 2000 black blocs qui étaient des anarchistes-casseurs ultraviolents.

 

 
L'incendie de l'hôtel Ibis (ci-dessus) est controversé.

Selon la police, les black blocs ont saccagé le rez-de-chaussée de l'hôtel, ils auraient sorti le mobilier présent et l'aurait incendié au milieu de la route et aurait alors incendié l'hôtel en lui même.

Version contestée par plusieurs dizaines de témoins. Selon ces derniers, des personnes du black bloc ont bien saccagé le rez-de-chaussée, ont bien sorti et incendié le mobilier au milieu de la route, mais l'incendie de l'hôtel a été provoqué par le tir de grenades lacrymogènes dans l'hôtel depuis un hélicoptère de la police. On le voit très clairement sur les différentes vidéos circulant sur le web, la police tire des lacrymogènes, le feu n'a pas encore démarré. Il interviendra après les tirs.

Il semblerait donc que les participants au black bloc ne soit pas responsables de l'incendie de cet hôtel.

En espérant que ce dossier sur le black bloc vous a appris qui sont réellement ses manifestants vêtus de noir. En tout cas, il vous offre un point de vue impartial.

POUR APPROFONDIR LE SUJET

Un article sur les black blocs de Francis Dupuis-Deri paru en 2003
Black blocs - bas les masques

Un article sur les black blocs de Francis Dupuis-Deri paru en 2004
Penser l'action directe des black blocs

Un livre sur les black blocs de Francis Dupuis-Deri publié en 2003
"Les black blocs - la liberté et l'égalité se manifestent" 

 
Derrière tout mouvement il y a une organisation qui tire les ficelle et qui renseigne. Les déplacements à travers l'Europe sont financés, par qui ?

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